Fort louable initiative que celle entreprise par l'EPSP de Ghazaouet, établissement public de santé de proximité, service d'épidémiologie et de médecine de prévention, et consistant en le lancement d'une campagne de dépistage de la rétinopathie et de la néphropathie diabétiques en milieu rural, dans les zones sous-médicalisées. Depuis le 10 mars, un groupe de médecins sillonne les zones rurales de Nedroma, Fellaoucene et Djeballa pour proposer aux personnes atteintes de diabète un examen du fond de l'œil et des bilans glycémique, rénal et lipidique. Cette première campagne, qui s'achève le 16 du mois courant, sera suivie par une deuxième au mois d'avril. Celle-ci ciblera la région côtière de Ghazaouet. L'initiateur de cette action méritoire, le Dr Fethallah Maamar, épidémiologiste, estime que les diabétiques dans les zones rurales sont sous-médicalisés par méconnaissance des complications de la maladie ou par manque de moyens, et n'ont pas accès à des consultations spécialisées. Ceux-là ne se conforment pas aux recommandations de suivi de soins et donc deviennent des malades à risque de complications. D'où l'organisation de cette campagne qui vise, prioritairement, le dépistage précoce des complications les plus redoutables du diabète, telles que la rétinopathie et la néphropathie diabétiques pour une réorientation du patient dans le parcours de soins. A noter que, préalablement, une campagne de sensibilisation sur l'intérêt du dépistage précoce, pour garantir une prise en charge optimale de soins, a été effectuée par les médecins généralistes des unités de base. Dans un autre registre et dans le cadre de la mise en application de la nouvelle stratégie de la santé de proximité, consignée dans la feuille de route du ministère de la Santé, des équipes médicales mixtes, composées seulement de femmes, parcourent les petits villages et hameaux pour prodiguer des soins de proximité. Ces équipes, composées d'un médecin généraliste, un chirurgien dentiste, une psychologue, une sage-femme et une infirmière et bien fournies en médicament et en matériel médical nécessaire, ciblent les zones rurales où la situation sanitaire, marquée par un déficit de personnel médical et de structures de santé, est défaillante. «Cette maladie grave et plus fréquente chez la femme peut être évitée grâce à un dépistage régulier. Or, l'efficacité des programmes de dépistage est réduite par le manque d'information des femmes qui ignorent l'intérêt d'un tel dépistage. C'est pour cette raison que nos équipes mobiles accordent une attention singulière au volet information, éducation et communication», conclut notre interlocuteur.