La sensibilisation en milieu scolaire, appelée de tous ses vœux par la DGSN, n'est guère assurée, en dépit de l'existence d'un texte explicite (la loi 87-09). Le Salon de l'automobile qui s'est ouvert, hier, au Palais des expositions de la Safex, a été l'occasion pour la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) de mettre l'accent sur la prévention routière. Le directeur de la sécurité publique de la DGSN, Aïssa Naïli, a été l'invité du forum qui se tient à la Safex, auquel des associations et d'autres corps de sécurité ont été associés. Le commissaire divisionnaire s'est attardé sur le travail préventif des policiers. «Les accidents sont causés par les agissements incivils des automobilistes. Le non-respect des règles est la cause principale des accidents et pas seulement l'état du véhicule ou celui des routes. La peur du policier ne doit pas remplacer l'effort constant des automobilistes sur eux-mêmes. Nous sommes pour la dissuasion, mais aussi pour la prévention. Un travail doit être mené dans les établissements scolaires pour éduquer le citoyen de demain», estime le commissaire divisionnaire, qui signale qu'à Alger les policiers qui ne privilégient pas souvent la répression sont présents en permanence sur les 500 intersections. La sensibilisation en milieu scolaire, vœu cher de la DGSN, n'est guère assurée en dépit de l'existence d'un texte explicite. «La loi 87-09, publiée en 1987, prévoit déjà dans son article 21 (repris par la loi 01-14, article 60, qui rend caduque la première loi, ndlr), l'introduction de cours d'éducation sur la sécurité routière à l'école, mais cette matière obligatoire n'est toujours pas enseignée dans les écoles, faute de textes d'application. Il est toutefois nécessaire de former au préalable le personnel d'encadrement avant le lancement de ces opérations dans les établissements scolaires», soutient Mohamed Lazouni, président de l'association Tarik Essalama, qui affirme que la Sûreté nationale, corps auquel il a lui-même appartenu, a été la «pionnière» dans les années 1970 dans les opérations de sensibilisation sur les accidents de la route. Le chiffre stagne ! Prenant le contre-pied de l'idée communément admise et banalisée de l'augmentation ahurissante du nombre de morts et de blessés, M. Lazouni relève que le chiffre a presque stagné alors que le parc automobile a, entre-temps, augmenté considérablement. «Le nombre de morts en 1985 était de 4134 pour un nombre de véhicules de 1,6 million, alors qu'en 2012 il a été recensé 4464 morts pour un nombre de véhicules de 6,65 millions. Quoi qu'on en dise, un effort est en train d'être fait sans tapage», se réjouit M. Lazouni qui fait remarquer que le parc automobile augmente chaque année (786 000 véhicules ont été importés pour la seule année 2012). Le représentant de la Protection civile a, de son côté, mis l'accent sur «l'effort continue et l'implication» des différents services et de la société civile pour faire baisser le nombre de tués. Il citera l'exemple suédois, pays européen où le nombre de morts frôlerait le zéro. «Plus de 3000 décès, plus de 2000 handicapés et plus de 50 000 blessés sont enregistrés annuellement chez nous dans les accidents de la circulation. Des rencontres sont souvent organisées, dont l'une avec l'ambassade de Suède où le nombre d'accidents mortels est très faible. En 2011, seulement 365 accidents ont été signalés, soit un seul par jour. Comment sont-ils parvenus à un tel résultat ? L'effort constant a été privilégié. Le travail de prévention a commencé avec l'implication de tous, et ce, depuis 1967», relève Rabah Benmahieddine, chargé de communication à la Direction générale de la Protection civile. La DGSN, représentée par son directeur de la communication, Djilali Boudalia, a honoré le président de l'association Tarik Essalama et la présidente de l'association El Baraka, Flora Bouberghout, pour leur engagement constant dans la lutte contre les accidents de la route.