M.Mohamed Lazouni a plaidé, avant-hier à Béjaïa, pour l'intégration du quotient intellectuel dans l'examen d'obtention du permis de conduire. Dans une conférence-débat, animée le mardi en fin de journée à la Maison de la culture, l'animateur de la fameuse émission Tariq essalama s'est longuement exprimé sur la situation en matière d'accidents de la circulation en Algérie estimant qu'on «n'est pas moins lotis que d'autres». Chiffres à l'appui, il ajoutera que «des efforts considérables ont été faits et c'est positif. Il faut continuer sur ce chemin». Le président de l'association «Tariq essalama» faisait allusion aux différentes mesures répressives prises par les pouvoirs publics pour lutter contre le terrorisme routier, rendant hommage aux médias qui «ont joué un rôle primordial dans la sensibilisation et l'information des automobilistes». Pour M.Lazouni, «il y a toujours eu des morts sur nos routes mais on en parle un peu plus maintenant». Et comme pour mieux étayer ses dires, il fera une comparaison assez significative «En 1985, alors que le parc automobile s'élevait à 1 million et demi d'unités et une population de 20 millions d'habitants, il y a eu 4134 morts sur les routes et personne n'en a parlé. En 2008, le parc automobile a quadruplé et la population a doublé, on a à peine dépassé ce chiffre macabre, soit 4244 morts seulement.» Pour Mohamed Lazouni, tout est intimement lié au conducteur. C'est lui l'élément central et sur lequel les pouvoirs publics doivent porter leur intérêt. «Il ne s'agit pas seulement de respecter le Code de la route mais de le faire avec conviction pour son propre intérêt et celui des autres.» Une conviction qui ne peut relever que du conducteur. Pour cela, celui-ci doit faire preuve d'une connaissance parfaite des mécanismes physiques d'un véhicule pour mieux le maîtriser. Aussi, il réitèrera sa proposition quant à l'intégration du quotient intellectuel dans l'examen d'obtention du permis de conduire. Se faisant plus explicite, il ajoutera sur fond d'interrogation: «Comment se fait-il que pour un pilote d'avion on exige un niveau d'études supérieures, universitaire, alors que dans sa vie professionnelle il aura moins de risques en matière de collision que le conducteur d'une voiture ou d'un camion pour lequel on ne demande rien à ce sujet?» Une question qui illustre parfaitement la justesse de la proposition du conférencier, qui traduit toute la méconnaissance des conducteurs routiers des réactions physiques d'une mécanique qui obéit à certaines lois que seul un utilisateur instruit peut maîtriser. Ensuite, M.Lazouni abordera le thème de sa conférence, un thème d'actualité: «Ramadhan, la somnolence et la vigilance du conducteur.» Le Ramadhan reste un mois de l'année qui se singularise des autres par son caractère festif en nocturne. Les gens veillent et se pressent souvent en rentrant chez eux pour la rupture du jeûne. Autant de facteurs qui réduisent les facultés de maîtrise du véhicule. Sur fond d'un certain nombre de recommandations, le conférencier expliquera tous les dangers d'une conduite en état de fatigue. «Au bout de 4 heures de conduite, le degré de réaction du conducteur est divisé par deux», alerte le conférencier qui estime que «35% des accidents sont dus à la somnolence au volant». «Un véhicule qui roule à 120 km à l'heure parcourt 34 mètres en une seconde et lorsque on s'y endort le risque est grand», dit-il pour mieux expliquer les manifestations de la somnolence au volant. Aussi, M. Lazouni prodiguera une série de recommandations toutes aussi utiles à la veille du mois sacré. Pour illustrer ces recommandations, une simulation d'accident a été initiée avec la collaboration de la Protection civile. Un conducteur, sans ceinture de sécurité et le portable à la main percute une mère de famille avec un enfant qui n'a pas pris soin de prendre les précautions nécessaires avant de traverser la route. Cela s'est passé sous les yeux des curieux, piétons et usagers du boulevard Krim-Belkacem jouxtant la Maison de la culture de Béjaïa.