Complètement ignorée jusqu'au boom économique généré par l'ouverture de l'investissement privé et la libération de l'économie, une forme nouvelle de demande de foncier dans le secteur tertiaire s'est imposée naturellement et serait de plus en plus importante, mais demeure à ce jour largement insatisfaite. C'est le constat dressé par Nourredine Boudemagh, directeur de l'agence foncière de la wilaya de Constantine, « notamment, précise-t-il, quand il s'agit de réaliser des équipements nouveaux, des ensembles administratifs, des infrastructures de loisirs, des sièges d'entreprises, etc., Ou bien d'équipements autrefois exclusivement réservés au service public tels que les établissements sanitaires et les établissements scolaires. A cela vient s'ajouter une demande qui connaît actuellement un grand essor, à savoir celle des petits commerces, des artisans et des professions libérales ». En milieu urbain, les problèmes pouvant expliquer l'absence d'une offre en mesure de répondre à cette demande sont, d'après sa propre analyse de ce phénomène, « le détournement de l'usage planifié des sols à l'exemple des salles de fêtes, des show room, des superettes et des espaces d'exposition qui se sont implantés dans des zones industrielles ». « Il y a aussi le « détournement » d'immeubles à usage d'habitation qui a influé négativement sur l'équilibre urbain d'une manière générale, en causant notamment des désordres urbains, eux-mêmes générés par des implantations non prévues qui défient la réglementation en vigueur et collent une image négative à la ville de Constantine et des cités limitrophes du fait, entre autres, de l'inadéquation des réseaux urbains avec les nouvelles utilisation des sol ; sans compter que l'implantation anarchique des services de l'activité tertiaire n'est pas sans générer des nuisances importantes occasionnées par la prolifération anarchique d'artisans dans les garages en RDC des lotissements, ce qui contribue dans une très large mesure à la dégradation du cadre bâti. Il en est de même pour les services installés dans les immeubles à usage d'habitation et qui perturbent gravement la quiétude des habitants et parfois leur sécurité à partir du moment où des logements en RDC font l'objet d'aménagements préjudiciables à l'équilibre de la structure des immeubles ». Dans ce même ordre d'idées, le directeur de l'agence foncière de Constantine estime que le problème demeure le détournement de l'affectation des sols, conséquence inéluctable de l'absence d'une offre foncière à une demande sans cesse grandissante. Il dira : « On peut affirmer que l'absence d'un contrôle rigoureux, tant sur les utilisations des sols et des immeubles que sur celui des transactions foncières et immobilières, a généré naturellement un important marché spéculatif qui s'est emparé de la disponibilité foncière ». A partir de ce phénomène, le directeur de l'agence foncière regrette que l'investissement soit sérieusement freiné par la conjugaison de ces deux paramètres : l'inflation et la spéculation qui gangrènent plus que jamais ce secteur. Il déplore également les entraves auxquelles sont aujourd'hui confrontés les authentiques investisseurs pour l'acquisition du foncier, nonobstant la lourdeur des procédures administratives. Il recommande, de ce fait, d'établir au plus vite « un inventaire des assiettes foncières urbaines en mesure de recevoir des équipements et servir aux investisseurs dans le tertiaire ».