La ravissante Yityih Titi Aynaw, 21 ans, née Ethiopienne en Ethiopie, a été élue miss Israël 2013. Pour aller dans le sens de l'eau, le président Obama, en visite en Israël depuis hier, a décidé d'inviter à sa table la jeune lauréate. C'est la première fois, relève la presse locale, qu'une demoiselle d'origine africaine est sacrée reine de beauté. Ceci n'est, du reste, guère surprenant, si on considère d'une part que les noirs ne représentent pas deux pour cent de la population totale, dont 60 000 demandeurs d'asile. Le reste est composé de 120 000 falashas originaires de l'ancienne Abyssinie, dont 40 000 seulement sont nés dans les kibboutzim et les quartiers les plus pauvres. D'autre part, le sort réservé dans ce pays à ceux qu'on persiste à appeler les «Ethiopiens» est tel qu'ils peuvent rêver de tout, sauf de devenir «Mister quelqu'un» ou «Miss quelque chose». «C'est une surprise», insistent les journaux, qui depuis le 5 mars dernier reviennent en boucle sur l'événement comme pour exorciser une autre actualité qui touche la communauté afro-israélienne ces derniers mois. Le remâchement de l'information cache toujours quelque chose ! ... «Reste à savoir si cette élection est le fait d'une organisation sincèrement désireuse de promouvoir la diversité dans la société israélienne, ou s'il s'agit d'un événement ponctuel destiné à apaiser les esprits après le scandale causé par cette contraception sélective», a déclaré Guy-Samuel Nyoumsi, vice-président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France). «En effet, si belle soit-elle, une hirondelle ne fait pas le printemps», a conclu M. Nyoumsi. Au début de l'année éclatait, en effet, le scandale lié à la contraception forcée de toute juive noire désireuse d'émigrer vers cette étrange démocratie. Rien n'est demandé en revanche pour les blanches. Depuis le début des années 2000, pour embrasser la terre promise, il fallait aux africaines renoncer à procréer et pour longtemps, puisque les postulantes à s'ancrer dans le «pays ruisselant de lait et de miel» devaient se laisser injecter une dose de «dépo-provéra», nom pharmaceutique d'une substance contraceptive de longue durée. La piqure était administrée aux malheureuses émigrantes dans des camps de transit, autrement dit avant même de traverser les frontières du «royaume des délices». Elles s'engageaient en outre à recevoir tous les trois mois une dose de ce progestatif. Cet ovicide à usage humain avait été expérimenté sur d'autres femmes, américaines celles-là, dans les années 60-70, particulièrement sur des noires de Géorgie aux Etats-Unis. Beaucoup, à l'époque, sont tombées malades, certaines sont mortes au cours de l'expérience. Cela ne suffisait visiblement pas pour effaroucher et faire reculer les autorités sanitaires israéliennes. Les résultats semblent avoir satisfait les politiques qui ont enregistré une baisse de 50 pour cent de la natalité des noirs. Le malthusianisme obsessionnel d'Israël qui a de tout temps développé une «démographobie» qu'on croyait dirigée contre les seuls Palestiniens, s'est élargi désormais aux Africains. Tel-Aviv a longtemps hésité avant de reconnaître, en 1975, la judéité de cette communauté juive d'Ethiopie autrement appelés les Falashas. Avec l'accord du pouvoir de Mariam Hailé Mengistu, alors chef de la junte militaire qui avait renversé l'empereur Hailé Sélassié en 1974, des vagues d'émigration avaient été encouragées, avec force publicité. Les migrants se sont retrouvés dans des fonctions subalternes, comparées à celle des noirs américains du début du 20e siècle. Les transplantés sont d'ailleurs considérés par les orthodoxes comme des «juifs de deuxième collège» et ne reconnaissent pas le titre de rabbin à leurs prêtres. Toujours considérés comme des «olim» (nouveaux immigrants), on estime à 80 pour d'entre eux ceux qui finissent comme chômeurs. Certains édiles les interdisent sur le territoire de leurs communes. Les brimades et injures racistes sont monnaie courante et il semblerait qu'il n'existe pas de lois qui condamnent cet «antisémitisme sémite», lois qui ont été réclamées à cor et à cri par les lobbys juifs d'Europe par exemple. On se souviendra également du scandale qui avait éclaté à la fin des années 90 sur les dons de sang de ces «intouchables» qui étaient systématiquement détruits par les mêmes services de santé qui piquent les migrantes africaines. L'apartheid n'est pas mort. Il est d'ailleurs troublant de constater que les Sud-Africains qui avaient instauré ce système inique d'entre tous, étaient convaincus qu'ils tenaient de Dieu lui-même le pays qu'ils ont colonisé comme il avait donné la Palestine aux Hébreux ainsi que le sionisme l'enseigne au 21e siècle !