Il ne voulait pas qu'on lui baisse le pantalon. C'est la seule et unique raison. Le champion algérien de voile, Islam Khoualed, détenu, depuis le 11 février dernier, à Agadir, au Maroc, qui vient tout juste d'avoir 15 ans, a été condamné, mardi, à une année de prison ferme pour «agression sexuelle» sur un enfant de 12 ans. Après la mise aux oubliettes des otages algériens à Gao, c'est au tour de ce jeune algérien Islam Khoualed. Les autorités algériennes sont pratiquement restées silencieuses sur cette affaire, malgré les leçons données par le Premier ministre sur le «nif» algérien, suite à l'attentat de Tiguentourine. «Les services consulaires ont failli dans leur mission pour protéger le jeune Islam.» Joint par téléphone, hier, le président de NADA (réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant), Abderrahmane Arar, a confié qu'«il ne faut pas s'attendre à une résolution de l'affaire, car en guise de résultat, ils vont alléger la peine, c'est tout». Il fait allusion à l'appel qu'il faut faire dans 8 jours selon la loi marocaine, par ses avocats, et a nié les propos du porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, Amar Belani, en assurant la protection consulaire nécessaire au jeune Islam Khoualed. «Les services consulaires n'ont pas fait leur travail pour la libération de Islam Khoualed», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter qu'«aucune aide ni accompagnement de leur part pour alléger les souffrances psychologiques que subit ce jeune d'à peine 15 ans… Nos avocats ont failli dans leur mission de défendre ce jeune homme, car ils ont plaidé qu'Islam a fait une erreur». «Il est abattu, il a besoin de soutien psychologique», a confié Fouad Ghelamallah, avocat du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant, qui a rencontré mardi Islam à sa sortie du tribunal. Pour rappel, les faits remontent à la deuxième semaine de février, lorsque Islam Khoualed est parti au Maroc dans le cadre d'un entraînement comme membre de l'équipe nationale de voile. Le jeune Algérien avait tout répondu à une provocation d'un autre athlète marocain de son âge qui lui avait baissé le pantalon en lui faisant la même chose, dans l'enceinte d'un hôtel à Agadir. Une altercation a été interprétée comme agression sexuelle par les parents du Marocain qui ont déposé plainte pour «atteinte à la pudeur». Le rapport du médecin légiste marocain a attesté de l'inexistence de la moindre trace d'agression ou de violence sexuelle sur le corps de la présumée victime.