Hier, le siège de l'APC a été fermé par les villageois. Cette action de protestation vise à faire entendre la voix des protestataires. Les habitants de Béni Thour, une région qui englobe 12 villages du sud-est de Dellys, sont revenus hier à la charge pour réclamer la satisfaction de la plate-forme de revendications soumises aux autorités locales depuis plusieurs années. Les villageois, venus des localités d'Ouled Saber, Mezoudj, Houasna, Benamara, Chegga, Berarat, Tizeghouine, Boumeddes, ont procédé à la fermeture du siège de l'APC dès le début de matinée. Cette action a été décidée en guise de protestation contre la détérioration de leurs conditions de vie et l'indifférence dont font preuve des responsables locaux pour remédier aux carences auxquelles ils font face depuis des lustres. Hier, les protestataires ont brandi deux grandes banderoles, sur lesquels ils ont inscrit leurs doléances. «Habitat rural, gaz de ville, transport scolaire, collecte des ordures, téléphone, aménagement des stades, annexe d'état civil, revêtement des routes, assainissement, éclairage public, eau potable et internet», ont-ils écrit sur l'une d'elle, suspendue devant le portail du siège de l'APC. Certains soulignent que «l'Etat n'a pas fait grand-chose pour nous inciter à rester sur nos terres. Pour le moment, il n'y a que 5 villageois qui ont bénéficié de l'aide à l'habitat rural sur les centaines qui ont exprimé leur demande pour construire leur propre habitation. L'Etat ne nous a pas facilité les démarches et on nous exige à ce jour des actes de procession sous-prétexte que notre région est cadastrée», s'indigne un habitant de Tizeghouine. Selon les statistiques arrêtées par la DLEP en novembre dernier, la localité a eu droit à seulement 53 aides depuis la mise en œuvre dudit programme en 2002, dont 35 constructions ont été réalisées, 8 sont en cours et 28 ne sont pas encore lancées. En sus de ce problème, les villageois ont réclamé la réalisation d'une annexe d'état civil dans leur région pour éviter de se déplacer au chef-lieu communal afin de se faire délivrer certains documents administratif. Ils se plaignent également de la dégradation des routes desservant leurs villages. «On trouve d'énormes difficultés à y circuler par véhicule», dira Mounir, un jeune habitant à Azrou avant de dénoncer «le mépris dont font preuve les responsables locaux pour répondre à nos doléances». «On leur a adressé 14 correspondances depuis 2008, mais à ce jour rien de concret n'a été fait pour alléger un tant soit peu nos souffrances. A chaque fois que nous venons de réclamer, on nous fait des promesses et des discours apaisants qui n'ont jamais été suivis d'effet sur le terrain», dénonce-t-il. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que les villageois de la région descendent au chef-lieu pour se faire entendre. En février dernier, ils avaient fermé le siège de l'APC durant trois jours consécutifs. Mais, à défaut de prendre langue avec eux, les autorités locales ont fait appel aux forces de l'ordre pour les disperser, rappelle-t-on. Ce qui avait attisé la colère des manifestants qui ont recouru à la fermeture de la RN24 à l'aide de pneus brulés, en provoquant d'immenses embouteillages dans la ville. Hier encore, aucun responsable n'a daigné recevoir les représentants des manifestants. «D'habitude c'est le chef de daïra qui nous reçoit dans son bureau. Il nous remet les PV de la réunion, mais il n'a pris aucune décision pour résoudre nos problèmes. C'est la raison pour laquelle nous sommes là aujourd'hui», fait savoir un autre villageois. Toutes nos tentatives de joindre le P/APC pour un complément d'informations sont demeurées vaines.