Plusieurs habitants des villages de Haoussna, Tizghouine, Bouâafia, Azrou, Mezoudj, Ouled Sabeur, Béni Amra, dans la localité de Dellys, ont fermé, dans la journée d'hier, le siège de l'APC pour protester contre la dégradation des conditions de vie dans leurs villages. Les manifestants qui se sont agglutinés devant le siège de l'hôtel de ville n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer la fuite en avant des responsables locaux qui, selon eux, tournent le dos aux souffrances des villageois. Ils réclament des bus de transport scolaire. Etant donné que le prix du transport a augmenté récemment, les écoliers sont durement pénalisés et les parents sont contraints de dépenser beaucoup plus pour assurer la scolarité de leurs enfants. En janvier dernier, les transporteurs d'Azrou avaient enclenché une grève d'une semaine et c'est tout le village qui s'est retrouvé paralysé. En cette période hivernale, les villageois souffrent le martyre pour acquérir une bonbonne de gaz butane. Raison pour laquelle ils ont réclamé le raccordement de leurs localités au réseau du gaz de ville afin d'appréhender les hivers rudes sereinement. Les protestataires ont demandé la réalisation de réseaux d'assainissement afin d'éradiquer les fosses septiques dont le nombre ne cesse d'augmenter. Près de 176 villages sur le territoire de la wilaya ne sont toujours pas raccordés au réseau d'évacuation des eaux usées. C'est dire qu'un danger imminent plane sur la vie des villageois. Par la même occasion, les manifestants ont réclamé des quotas conséquents d'aides à l'habitat rural dont le taux d'avancement connaît des lenteurs. Ils ont dénoncé ces retards qui sont la cause du phénomène de l'exode rural. A cela s'ajoute le manque d'infrastructures de santé qui pénalisent durement les villageois qui font plusieurs kilomètres pour une simple consultation médicale au chef-lieu communal. Cela sans oublier le problème lié au déficit que connaissent ces régions en matière d'infrastructures de jeunes, aires de jeu, stades notamment. Un manifestant nous dira que le premier responsable de la commune a refusé de recevoir une délégation de protestataires afin d'apaiser un tant soit peu le calvaire des villageois. Toutes nos tentatives de joindre l'APC ont été vaines.