Le projet de gazoduc Medgaz, qui doit relier l'Algérie directement à l'Espagne par voie sous-marine, devrait connaître un coup d'accélérateur après la visite qu'a effectuée hier en Espagne le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à l'invitation de son homologue espagnol, José Montilla. Si la coopération entre l'Algérie et l'Espagne est très dense dans le secteur de l'énergie, il reste néanmoins que le projet de gazoduc, le deuxième du genre, le premier passe par le Maroc, est entré dans sa phase active après que la partie du pipeline située sur le territoire algérien ait vu un début de réalisation. Du côté espagnol, la phase finale des autorisations a été atteinte au mois de janvier 2006 lorsque les autorités espagnoles ont soumis à l'information publique le tronçon qui passe dans les eaux territoriales espagnoles ainsi que le terminal de réception. C'est la subdivision du gouvernement du secteur de l'industrie et de l'énergie d'Almeria qui avait soumis à l'information publique le projet Medgaz, futur gazoduc Algérie-Europe à travers l'Espagne. La phase actuelle des autorisations doit théoriquement s'achever au milieu de l'année 2006. Le processus d'information publique est nécessaire à l'obtention des autorisations administratives pour la construction et la mise en marche du gazoduc. L'annonce qui a été publiée dans le bulletin officiel de l'Etat et dans le bulletin officiel de la province d'Almeria est relative au tronçon qui passe dans des eaux territoriales espagnoles et le terminal de réception. Comme point d'entrée sur le territoire espagnol, les autorités ont choisi la plage du Perdigal, dans la côte d'Almeria, qui est située au sud de l'aéroport d'Almeria. Avec une capacité initiale de 8 milliards de mètres cubes par an dans sa première phase, Medgaz transportera le gaz naturel de Beni Saf, sur la côte algérienne, jusqu'à Almeria, en Espagne. La longueur du pipeline sera de 200 km. Il sera posé au fond de la mer Méditerranée à une profondeur de 2160 m. Sur le territoire espagnol, il sera connecté au gazoduc Almeria-Albacete. Cette connexion permettra de livrer du gaz aux autres pays européens. L'investissement nécessaire à la réalisation du gazoduc sous-marin a été estimé à 630 millions d'euros. Sur le territoire algérien, le gazoduc a connu déjà un début de réalisation avec l'octroi de la réalisation du tronçon Sougueur-Arzew au consortium algéro-libanais Kanaghaz-Zakhem. Les appels d'offres pour le tronçon Arzew-Beni Saf et la partie sous-marine Beni Saf-Almeria sont en cours. Selon un responsable du consortium Medgaz, la réalisation de la partie espagnole de la conduite a déjà été confiée à une entreprise nationale espagnole. Selon les prévisions du consortium, la mise en service du gazoduc est prévue au début de l'année 2009. La décision d'investissement doit être finalisée durant le premier semestre 2006. Et les travaux de réalisation s'étaleront du second semestre 2006 jusqu'à la fin de l'année 2008 pour tous les tronçons qui totalisent une longueur totale de 1050 km, dont 550 km sur le territoire algérien, 200 km en mer et 300 km sur le territoire espagnol. Le consortium Medgaz est formé de Sonatrach et Cepsa avec 20% chacun. BP, Endesa, Gaz de France, Iberdrola et Total possèdent 12% chacun. Avec ce nouveau gazoduc, le troisième du genre entre l'Algérie et l'Europe, Sonatrach consolidera son rôle de fournisseur important de gaz naturel en Europe.