Une fois opérationnel, il assurera à l'Algérie une rentrée de 500 millions de dollars par an. Les travaux de réalisation du projet du gazoduc Medgaz devant relier la ville de Beni Saf en Algérie à celle d'Almeria en Espagne seront entamés en juillet prochain, a révélé, hier lors d'une conférence de presse, M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. ‘'Nous allons engager les travaux de réalisation du Medgaz dès le mois de juillet'', a affirmé le ministre à l'issue de son entretien à la résidence El-Mithak avec le ministre espagnol de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, M.José Montilla Aguilera, qui effectue depuis lundi une visite de travail en Algérie. ‘'Le Conseil espagnol de l'Energie a donné son feu vert au lancement de ce projet'', a ajouté, M.Khelil. De son côté, M.Aiguilera a souligné que le projet Medgaz sera inscrit dans le programme prioritaire du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero avant de préciser que «les permis de construction seront délivrés au plus tard au mois de juin prochain». D'une capacité de transport de 8 à 10 milliards de m3 de gaz, le Medgaz doit fournir 4 milliards de m3 de gaz naturel à l'Espagne, à partir de 2007, date de l'entrée en service du gazoduc. Une quantité qui permettra à l'Algérie, selon Chakib Khelil, d'assurer des rentrées d'environ 500 millions de dollars par an. Long de 747 km, dont 200 km en mer, ce gazoduc devrait permettre à l'Espagne de garantir ses approvisionnements en gaz dont la demande va augmenter dans les prochaines années de 17 %. La consommation espagnole de gaz a atteint quelque 24 milliards de m3 en 2004. Dirigé par un consortium composé des compagnies Sonatrach (20 % du capital), l'espagnole Cepsa (20 %), Endesa (12 %), Iberdrola (12 %), la francaise GDF (12 %) et la britannique BP (12 %), le projet Medgaz, classé initialement dans la «catégorie C», celle des projets d'importance relative qui pourront être inscrits sur le long terme, est passé à la «catégorie A» à la suite de la visite effectuée par Chakib Khelil en Espagne en janvier 2004, et revêt ainsi un caractère prioritaire dans la planification espagnole. Le coût du projet est, pour rappel, estimé par le consortium international chargé de le réaliser à 600 millions d'euros. Dès lors qu'il intègre le réseau transeuropéen de gazoducs, Medgaz constituera un projet à la fois viable et stratégique dans la future politique énergétique entre les deux pays d'une part et entre l'Algérie et l'Europe d'autre part. Le gazoduc sous-marin, une fois opérationnel, transportera, à partir de 2007 vers l'Espagne et vers d'autres clients européens, 1 milliard de mètres cubes de gaz par an, dans la phase de démarrage, avant d'atteindre sa capacité de 4 milliards de m3/an. D'ores et déjà, la France a émis le voeu d'augmenter sa consommation de gaz à travers le gazoduc en question. Un groupe mixte algéro-espagnol sur l'énergie, créé en juillet 2001, s'est penché récemment sur les aspects techniques, juridiques et autres, relatifs à la réalisation du projet et pourra revoir à la hausse les quantités de gaz algérien, en fonction de l'accroissement des besoins de l'économie espagnole, tout comme il se penchera sur les interconnexions avec le reste de l'Europe. Par ailleurs, Chakib Khelil a déclaré que la coopération algéro-espagnole s'élargira davantage avec le projet d'interconnexion d'énergie électrique et les énergies renouvelables.