La visite de travail qu'a effectuée jeudi, à Madrid, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a relancé le projet du deuxième gazoduc qui doit relier l'Algérie à l'Espagne par voie sous-marine (Medgaz). Surtout après des rumeurs faisant état de difficultés concernant le financement du projet. Les élections du 14 mars dernier en Espagne et le changement du gouvernement ont dû peut-être gripper le processus dans la mesure où la construction du gazoduc nécessite aussi bien des autorisations administratives que des montages financiers très pointus, procédures qui, quelquefois, peuvent prendre du temps. Si la société d'études s'est déjà transformée en société de réalisation, l'obtention des autorisations nécessaires au démarrage et la mobilisation des crédits financiers ne se sont pas faites aussi rapidement que l'espéraient les promoteurs du projet. Toutefois, la pose des canalisations par voie sous-marine est une technique qui est bien maîtrisée dans le monde grâce à l'utilisation des sous-marins et des robots. Dans le cas de Medgaz, elle pourrait nécessiter un délai de trois mois. Sachant que l'entrée en service du gazoduc est programmée pour 2007, les promoteurs du projet disposent d'un bon délai pour être à l'heure. Jeudi soir, et après une réunion tenue avec M. José Montilla, le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, Chakib Khelil a déclaré devant la presse que les deux pays avaient convenu d'aller de l'avant et de parachever la mise en œuvre du projet du gazoduc sous-marin Medgaz, qui doit relier l'Algérie à l'Espagne directement, de la ville de Beni Saf à l'ouest à la ville espagnole d'Almeria. Selon M. Khelil, le gouvernement espagnol s'est engagé à réaliser le projet dans les délais convenus. Une fois les procédures administratives et les montages financiers achevés, les travaux de construction débuteront à la fin de l'année 2004. Il y a six mois, les promoteurs du projet misaient sur un démarrage des travaux durant l'été 2004 avec la signature du contrat de réalisation au mois de juin. Mais il semble qu'un retard ait été enregistré au niveau des procédures. Le consortium Medgaz est dirigé par Sonatrach et la compagnie espagnole Cepsa, qui détiennent chacune 20% dans la société. Le reste des associés est constitué par les compagnies espagnoles Iberdrola et Endesa, les compagnies françaises Total et Gaz de France et la compagnie britannique BP avec 12% des parts pour chacune d'entre elles. A partir de 2007, 4 millions de mètres cubes de gaz transiteront par le pipeline vers l'Espagne. Dans une seconde étape, les quantités pourraient atteindre entre 8 et 10 milliards de mètres cubes.Mercredi à Madrid, Sonatrach et Iberdrola ont signé un accord pour la vente de 1 milliard de mètres cubes. Cette quantité, qui sera livrée à partir de 2007, transitera par Medgaz. Les deux compagnies inaugurent en quelque sorte le futur démarrage du projet. D'autres contrats similaires, qui ont déjà fait l'objet de lettres d'intention, seront signés avec des compagnies comme Total ou Cepsa.