Retour sur le parcours d'un grand homme qui a marqué la révolution algérienne. Le 27 mars 1960, décéda dans une embuscade au lieu-dit Djebel Béchar, le colonel Lotfi, de son vrai nom Benali Dghène. Pour «s'en débarrasser», l'armée coloniale avait utilisé les gros moyens, notamment l'artillerie et les forces aériennes. Né le 5 mai 1934 à Tlemcen, le colonel fit ses études primaires dans sa ville et obtint le certificat d'études primaires en 1948. Il se rendit au Maroc pour poursuivre ses études secondaires à Oujda. Une année plus tard, il reviendra à Tlemcen pour entrer à l'école franco-musulmane. C'est dans cette institution qu'il forgera sa conscience politique. En octobre1955, il s'engage dans les rangs de l'Armée de Libération Nationale dans la Zone V et occupa le poste de secrétaire particulier du chahid Si Jaber. Son épouse finira par le rejoindre au même poste. Il fut ensuite chargé de diriger la section de Tlemcen et Sebdou et mit en place les cellules secrètes du FLN. Il adopta le surnom révolutionnaire de Si Brahim et parvint, grâce à son intelligence et à son sens de l'organisation, à structurer l'activité fidaï dans la wilaya V. En janvier 1957, il fut désigné comme chef de la Zone 8 de la wilaya V avec grade de capitaine, puis celui de commandant de la zone d'Aflou sous le nom de Lotfi. Il devint également membre du conseil de direction de la wilaya V. En mai 1958, Lotfi fut promu au grade de colonel et désigné à la tête de la wilaya V. Il accompagna Ferhat Abbès lors d'une visite que ce dernier effectua en Yougoslavie, en quête d'un appui militaire à la Révolution. A la fin des travaux du Conseil National de la Révolution Algérienne, tenu à Tripoli au début de l'année 1960, il choisit de revenir avec une troupe réduite afin de ne pas attirer l'attention de l'ennemi qui avait encerclé la wilaya V. Le 27 mars 1960, le destin décida qu'il tombe au champ d'honneur, lors d'une bataille au cours de laquelle les forces colonialistes employèrent l'aviation et l'artillerie lourde. C'était le 27 mars 1960 à Djebel Béchar.