Le roi du Maroc, Mohammed VI, compte entreprendre prochainement une visite en Mauritanie. Par ailleurs, le chef de l'Etat mauritanien, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, sera bientôt à Alger. Les deux informations ont été fournies par ce dernier lors de son passage sur la chaîne satellitaire iranienne El Alam, dimanche dernier. C'est dans ce contexte régional que son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est venu, hier, porteur d'un message au président Bouteflika, indique un communiqué officiel cité par l'APS. Ainsi, Ahmed Ould Sid Ahmed a été reçu par Ahmed Ouyahia pour faire « un tour d'horizon des derniers développements survenus dans les relations entre les deux pays », nous a indiqué une source de la chefferie du gouvernement. Les deux hommes se sont rencontrés à Nouakchott, à la mi-mars, lors de la tenue de la 15e session de la Grande commission mixte algéro-mauritanienne, qui avait abouti à la signature de neuf très importants accords. A cette date, M. Ouyahia avait estimé que cette réunion constitue « une nouvelle étape supplémentaire et qualitative » dans le renforcement et l'élargissement de la coopération bilatérale. Notant que le processus maghrébin connaît « pour d'évidentes raisons, une immobilité déplorable », il avait alors souligné « le rôle des pays de l'UMA, tenus de redoubler d'efforts en vue de promouvoir la coopération bilatérale ». En témoigne la formation de 6000 cadres mauritaniens en Algérie, alors qu'un millier d'étudiants mauritaniens y poursuivent leurs études supérieures. Le 15 mars dernier, un don de matériel et d'équipements avait été offert par la DGSN à la police mauritanienne. On comprend pourquoi M. Ouyahia ne s'était pas empêché de souligner le « souci d'exploiter à bon escient les relations politiques exceptionnelles entre les deux pays, pour l'intensification des échanges et le rapprochement, voire l'intégration économique », au point d'ailleurs, où il utilisera l'expression « caractère particulier » pour qualifier ces relations. Au cours du deuxième semestre de 2006, une délégation d'hommes d'affaires algériens s'envolera à Nouakchott pour la redynamisation du Forum des hommes d'affaires. L'Algérie avait proposé la signature de deux autres accords, l'un portant sur la non double imposition et l'autre relatif aux garanties à accorder aux investisseurs. Face à ce repositionnement de l'Algérie en Mauritanie, le Maroc tente de contrer cela par divers moyens. Des représentants du patronat marocain et mauritanien, réunis jeudi dernier à Nouakchott, ont recommandé la suppression de visas entre Nouakchott et Rabat. Ils ont également encouragé leur gouvernement à « entamer des pourparlers pour l'établissement d'une zone de libre échange », rapporte l'Agence mauritanienne d'information (AMI). Il faut dire que la réalisation de la route reliant Tindouf à la ville mauritanienne de Choum (nord du pays et limitrophe avec le Sahara-Occidental) est venue irriter Rabat. Une route jugée importante par M.Ouyahia « tant elle contribuera à la promotion des échanges et au développement des régions attenantes », avait-il déclaré. C'est pourquoi, hier, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics a assisté à l'audience accordée au chef de la diplomatie mauritanienne pour donner toute la réussite à ce projet. Il faut savoir que les autorités marocaines ont tout fait pour supporter le financement d'une route allant de Tanger à Nouakchottt, via Nouadhibou, (capitale économique mauritanienne).