La marginalisation du nouveau régime de Khartoum, après le coup d'Etat, figurerait en bonne place des entretiens. Le président du Conseil militaire mauritanien pour la justice et la démocratie (Cmjd), chef de l'Etat, le colonel Ely Ould Mohamed Vall est arrivé, hier à Alger dans le cadre d'une visite officielle de deux jours, à l'invitation de M.Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs sujets figurent au menu des discussions, à savoir la coopération sécuritaire et économique et les questions régionales, notamment le dossier du Sahara-Occidental et la réactivation de l'UMA, sur cale depuis plusieurs années. La coordination dans le domaine sécuritaire est inscrite en bonne place dans l'agenda de Mohamed Vall. Elle consiste à s'échanger des informations et renseignements sur les mouvements des éléments terroristes dans la région du Sahel, et surtout après que des informations eurent établi une coordination entre le Groupe salafiste pour la prédiction et le combat (Gspc), et des éléments rebelles en Mauritanie. L'attaque menée, il y a deux ans contre la base militaire de Megheti, dans le nord de la Mauritanie, faisant une quarantaine de morts, est l'opération la plus spectaculaire perpétrée par les groupes islamistes armés dans la région du Maghreb. Elle était intervenue, au moment où des manoeuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et les pays de la région, se déroulaient sur la bande sahélo-saharienne. La région du Maghreb qui est devenue au cours de ces dernières années le nouvel eldorado des cellules d'Al Qaîda, doit tout mettre en oeuvre pour les démanteler. Celui qui, rappelons-le, fut le major de la première promotion de l'académie militaire de Meknès, a reçu au lendemain du coup d'Etat contre l'ex-président Ould Sid Ahmed Taya, le premier message de félicitations émanant du roi Mohammed VI. Il lui a été remis par Yassine Mansouri, patron de la Direction générale des études et de la documentation (Dged, renseignements extérieurs). A noter qu'à l'exception de la Tunisie qui a condamné le coup d'Etat, les autres pays de l'UMA ont préféré ne pas réagir. Par ailleurs, la marginalisation par les pays arabes et africains du nouveau régime de Khartoum, issu du coup d'Etat du 3 août 2005, figurerait en bonne place des entretiens. Pourtant, le sommet de l'OUA, tenu à Alger en août 1999 avait décidé d'exclure de l'organisation panafricaine tout régime accédant au pouvoir par le biais d'un coup d'Etat. Par ailleurs, la Mauritanie est le seul pays du Maghreb à établir des relations diplomatiques avec Israël. Ce pays avait ouvert une mission diplomatique à Tel Aviv en mai 1996 et a signé le 28 octobre 1999 à Washington un accord d'établissement de relations diplomatiques avec Israël. Elle devient ainsi le troisième pays arabe (après l'Egypte et la Jordanie) à établir des relations diplomatiques complètes avec Israël. A l'époque, le département d'Etat américain, avec à sa tête Madeleine Albright, avait annoncé qu'il intensifierait ses efforts en vue de l'établissement et du raffermissement des relations entre Israël et les autres Etats de la région. Pour sa part, l'Algérie qui conditionne toute relation avec l'Etat hébreu par la reconnaissance de l'Etat palestinien avec sa capitale El Qods, le retrait d'Israël des territoires occupés et le droit de retour aux Palestiniens, est le principal pays du Maghreb à ne pas entretenir des relations avec Tel Aviv. Le volet économique ne sera pas en reste de cette visite. D'après des sources sûres, le président mauritanien doit aussi rencontrer le chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia. Les deux pays ont signé en mars dernier, pas moins de neuf accords touchant notamment les domaines de l'énergie, de la santé, de l'éducation, de la formation professionnelle, du social et celui de la jeunesse et des sports. C'était à l'occasion de la tenue à Nouakchott de la 15e session de la Grande commission mixte de coopération. Un accord consulaire a également été signé visant la réglementation de la circulation des biens et des personnes et la protection des ressortissants des deux pays.