La couverture sanitaire est défaillante dans la commune de Timizart. La polyclinique nécessite une dotation en moyens humains et matériels. La couverture sanitaire dans la commune de Timizart (daïra de Ouaguenoun) accuse un énorme déficit. La polyclinique du chef-lieu, Souk El Had, est un cas édifiant. Cette structure de santé de proximité, ouverte en 1972, est dans un état vétuste et manque cruellement de moyens médicaux et humains. De ce fait, elle n'arrive plus à faire face à l'affluence des patients. Ces derniers décrient les mauvaises conditions d'accueil et de leur prise en charge médicale. Cette structure est trop exiguë pour assurer une couverture sanitaire au profit des milliers d'habitants de la commune et à ceux des localités avoisinantes comme Iflissen et Freha. Sur place, l'on peut constater l'absence d'une salle d'attente, ce qui oblige les patients à s'agglutiner devant la porte d'entrée. Car la salle destinée à cet effet a été transformée en unité d'observation, par nécessité de service. «Ici, c'est toujours la débandade et l'anarchie. C'est un mépris que de nous recevoir dans de telles conditions ; je me sens doublement malade», dira avec ironie un patient. Le même constat est partagé par le personnel médical. Un médecin nous fera visiter les «geôles» abritant les services de cette structure, portant sans mérite le statut de polyclinique. «Elle est dépassée et ne répond plus aux normes de la pratique de la médecine. Comment voulez-vous que nous puissions assurer un service de qualité dans pareilles conditions ?», s'est interrogé notre interlocuteur, avouant : «Nous faisons face aux patients qui nous accusent à tort, alors que la faute incombe aux moyens dérisoires dont nous disposons et aux conditions déplorables dans lesquelles nous exerçons». Le manque d'équipements médicaux relevé renseigne amplement sur l'insuffisance de prestations de service. Le laboratoire d'analyses médicales, doté d'un matériel usagé, est dépourvu de biochimie clinique. A titre d'exemple, le spectrophotomètre, un appareil utilisé dans les analyses, telle que la FNS (Formule numération sanguine) permettant le diagnostic des maladies comme l'anémie, l'inflammation…, est hors d'usage depuis 2 ans. Les tests de glycémie et de groupage sanguin ne sont pas assurés. En conséquence, les diabétiques par exemple, pour lesquels un examen est impératif tous les 15 jours, sont contraints d'aller chez le privé. De plus, ce service suinte de partout en infiltrations d'eaux usées. La même situation règne au service de gynécologie où les parturientes sont souvent orientées vers les cliniques privées ou la clinique Sbihi de Tizi Ouzou. Le service de la PMI (Protection maternelle et infantile), ne prend en charge que des cas d'urgence. L'absence d'un gynécologue et d'un échographe en est la cause principale. Le cabinet dentaire quant à lui, quoique disposant d'un fauteuil dentaire vétuste, subit une pénurie en produits médicaux nécessaires pour des consultations. Il a quand même enregistré 305 patients durant le mois de février dernier. Au niveau de l'unité de radiologie, le problème posé est celui du manque de radiologues et la fermeture du service dès 16 heures. En période des congés, celui-ci reste encore vacant. De plus, les femmes et leurs bébés dans le service de radiologie courent le risque de radiation, car ce dernier est dépourvu d'isolation avec la PMI. L'autre souci dans cette structure est également celui du personnel recruté dans le cadre du pré-emploi. Un tel personnel nécessite constamment un encadrement et une formation. Le personnel de cette polyclinique souffre également du manque d'ambulance, de véhicules de service, ainsi que de femmes de ménage. En termes d'affluence, la polyclinique a enregistré depuis le début de l'année plus de 500 consultations médicales et d'urgences. Malgré la décision d'élever l'établissement au rang de polyclinique en 2008, aucune mesure n'a suivi en termes de moyens humains et médicaux à même d'assurer d'autres prestations, telles que les consultations spécialisées et l'amélioration du service de garde. La nouvelle carte sanitaire, initiée en 2007, n'a pas apporté de changement positif. Lors de la dernière session de l'APW, consacrée à la santé, hormis des projets d'aménagement et de rénovation, aucun projet d'extension, pourtant impératif, n'est prévu pour l'établissement.