Des succès algériens dans le domaine des TIC, comme Khaled Mouloudi, Nassima Berrayah, Tarik Zakaria Benmerar, Mohamed Said Karim Benmerar ; du Web, tels que Wafa Benhassine et Lamine Ghemati ; des réseaux sociaux, comme Dehia Sahmi. Ces jeunes entrepreneurs constituent de bons exemples de la capacité d'innovation et de la compétitivité de l'entrepreneuriat algérien dans le domaine du numérique. Créée en 2012, l'entreprise Tbeznyss.com. propose une boutique en ligne permettant d'effectuer des achats à partir de chez soi et de recevoir sa commande sans déplacement. La livraison est gratuite uniquement pour les habitants d'Alger et ses environs pour l'instant. Trois modes de paiement permettent de régler ses achats : espèces à la livraison, envoi d'un chèque ou en passant par la plateforme ePAY.dz (compte virtuel prépayé). «La création d'entreprises dans le domaine, même si toutes les conditions n'étaient pas favorables (elles ne le sont toujours pas d'ailleurs) nous permettra de bien nous préparer, d'anticiper les besoins et d'assurer une qualité de service irréprochable le jour où la vente en ligne se généralisera dans le pays. Cela requiert évidemment la mise en place au préalable de mécanismes, comme le paiement en ligne et de légiférer pour protéger le consommateur et le web-marchand, mais néanmoins cela reste un métier à apprendre et des processus à maîtriser afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques du marché algérien », déclare notre interlocuteur, en ajoutant que la création d'entreprises est déjà une difficulté en soi, l'absence de cadre légal et de structures adéquates également due aux pouvoirs publics n'est pas pour arranger les choses d'après lui. «Notre génération veut aller vite et de manière efficace, sans se soucier de devoir disposer de telle ou telle copie de document légalisée ou de devoir attendre l'aval des autorités pour la moindre initiative qui servira l'intérêt général», précise Lamine Ghemati. L'autre principal frein ,selon lui, est celui de ne pouvoir disposer de produits fabriqués localement ni de pouvoir importer facilement et rapidement ce dont on a besoin. «Il ne faut pas se leurrer, nous sommes encore au Moyen Age technologique en Algérie à cause du débit offert, de l'absence de la 3G et du paiement en ligne, par exemple, alors que les pays occidentaux reposent tous leurs espoirs sur les TIC afin de sortir de la crise et de (re)créer des emplois et de la richesse. Il est exaspérant de demeurer à la traîne de tous les classements mondiaux de ce secteur (131e au dernier classement du World Economic Forum), alors que nous disposons de compétences remarquables en Algérie et aux quatre coins du globe», explique notre interlocuteur. Quand aux opportunités du secteur, le fondateur de Tbeznyss.com affirme qu'elles ne diffèrent pas de celles qu'on retrouve dans les pays développés, car nous pourrions suivre absolument le même cheminement. Les services à forte valeur ajoutée offerts par les entreprises technologiques, que ce soit dans le conseil, l'intégration de système, le développement, l'édition, les technologies du web ou l'infogérance représentent, selon lui, une chance pour nous de pouvoir améliorer la productivité et la compétitivité de nos entreprises et de leur qualité de service, mais surtout de pouvoir exporter notre matière grise qui rivalise avec celle des autres pays tout en étant à des coûts plus abordables. L'enjeu est donc de taille, nous dit Lamine Ghemati, selon qui la formation et l'innovation feront la différence et ça ne sert strictement à rien de limiter la créativité et la motivation des jeunes entrepreneurs créateurs de start-up par des entourloupes administratives sauf peut-être à les pousser à travailler dans d'autres contrées.