Poissons des sable, météorites, dolmens… Notre pays renferme les plus surprenantes et prestigieuses découvertes de l'humanité. El Watan Week-end vous emmène dans nos régions pour en découvrir quelques-unes. Des dolmens datant d'avant J.-C. à El Tarf Des dizaines de sites préhistoriques et archéologiques parsèment le territoire d'El Tarf sous l'épais couvert de la végétation qui les masque et les préserve. C'est la région du pays qui a donné le plus de pièces archéologiques de la période punico-lybique (entre moins 500 avant J.-C. et 200 après J.-C.). Mais l'homme a occupé les lieux depuis la nuit des temps. Des champs de dolmens et des sarcophages taillés à même le roc témoignent de cette présence. Ces vestiges ne sont pas aisément visibles et accessibles. Ils ne se laissent pas facilement approcher et c'est ce qui leur donne tout leur charme lorsqu'on les découvre, immobiles et immortels dans la grande sérénité des lieux, à l'écart des routes, des pistes et des chemins. Au cœur de la zone montagneuse au sud du chef-lieu est niché Bougous, un village sorti des bois. Lorsqu'on quitte l'agglomération vers le sud, on passe sur un pont menaçant qui enjambe l'oued Bougous. En prenant à droite, on se lance à l'assaut du Djebel Ghora et ses flancs parsemés de vieilles pierres. Il y en a une grande quantité. Malheureusement, on en prélève aussi pour différents usages. Dans les paysages ouverts occupés pas des champs en pente se détachent des éminences coiffées de pierres aux formes régulières. Chacune porte un arrangement de dalles assemblées à ce qui semble bien avoir été un abri : des dolmens. Généralement, la dalle de couverture a basculé, mais on peut y voir sans peine l'agencement typique de ces sites funéraires préhistoriques qui datent de 6000 ans. Slim Sadki
Le canon espagnol, une pièce rare à Oran ! Ce canon est exposé au musée Ahmed Zabana, dans la section «Vieil Oran». Il est défini comme «pièce de montagne», très rare, en fonte, d'un calibre de 50 mm. Il est ce qu'on appelle «à âme lisse», et sa longueur se situe de 0,75 m. Il a été trouvé à Outéra, sur la route d'Oran, à l'ouest de Mostaganem. Datant de la période espagnole, ce canon, selon les historiens, provient très probablement de l'expédition que les Espagnols ont dirigée contre la ville de Mostaganem, en 1558. Il servait alors dans les batailles qu'ont menées les Espagnols contre les villes d'Oran et de Mostaganem. Des documentations révèlent que les troupes espagnoles ont été mises en pleine déroute, et le comte d'Alcandite, qui les commandait, a été tué lors de son entreprise. C'est à l'ouest de Mostaganem, sur la route allant à Oran, qu'il a été récupéré, avant d'être mis en relief, dans le musée Ahmed Zabana. Lieu : 19, avenue Ahmed Zabana Akram El Kébir
Une météorite millénaire découverte à Djanet au Musée saharien de Ouargla Actuellement en rénovation, le Musée saharien de Ouargla, un bijou architectural construit en 1936, était en fait la résidence du gouverneur militaire durant l'ère coloniale. Il se caractérise par une magnifique architecture néo-soudanaise inspirée de bâti traditionnel de Tombouctou qui paraissait anachronique un siècle plus tôt en se démarquant de l'architecture saharienne ksourienne. La dégradation du cachet architectural local a toutefois fini par rendre les Ouarglis nostalgiques du bâti saharien. Le bâtiment se compose d'un hall consacré à des reproductions photographiques de sites touristiques et d'artisans. La salle n°1 rassemble des costumes nuptiaux, de vieux fusils arabes, des casse-têtes d'Afrique noire, du mobilier taillé dans des troncs de palmier, de la tapisserie, etc. La salle n°2 s'intéresse principalement à l'ethnographie de la région de Ouargla, tandis que la salle n°3 est consacrée à la préhistoire. Les différentes vitrines montrent le produit de diverses industries préhistoriques du paléolithique au néolithique. Le visiteur accède ensuite à la salle du Pétrole qui dépeint le Sud pétrolier. L'immense météorite exposée à l'entrée du musée avec une inscription concernant sa découverte à Tarout, près de Djanet en 1944 sur les vestiges d'un grand cratère creusé il y a des millions d'année, attire particulièrement l'attention de milliers de visiteurs. Lieu : route Beni Thour. Houria Alioua
Le poisson des sables, à Beni Abbès Il est brillant, légèrement visqueux et très rapide. Chanceuses sont les personnes qui peuvent l'apercevoir dans le désert algérien, précisément dans la région de la Saoura. Le poisson des sables (Scincus scincus) est un lézard du Sahara se meut dans le sable avec l'aisance d'un poisson dans l'eau. Vous pouvez le voir au musée Nicolas Menchikoff. Le musée a été créé en 1942 par le géologue franco-russe Nicolas Menchikoff. «Au départ, le scientifique avait aménagé une station scientifique qui avait pour vocation la recherche, l'hébergement d'animaux et les analyses des premiers échantillons extraits de la faune et de la flore locales. La station était réservée à trois disciplines : la botanique, la zoologie et la géologie. Dans les années 1960 et 1970, le lieu était considéré comme une référence pour les scientifiques algériens et étrangers, c'est ainsi que plusieurs travaux ont été lancés autour du palmier dattier, la lutte contre les micro-espèces nuisibles et l'amélioration des sols des palmiers», explique Salim Tidjani, géologue et guide occasionnel de la localité de Rahmounia, connue pour ses gravures rupestres (à 20 km de Beni Abbès). On ne peut passer dans la ville sans remarquer le musée, d'une architecture rudimentaire. D'emblée, on est guidé vers la première section «Préhistoire du Sahara» Lieu : rue colonel Lotfi Faten Hayed
La salle vitrée de Napoléon III, à Alger Une grande pièce bordée de blanc, les petits carreaux laissent pénétrer la lumière du printemps, une douce atmosphère qui appelle au calme et à la sérénité. Le palais est construit par le dey Mustapha Pacha en 1797 pour sa famille. Il occupe une superficie de 709 m2 et contient, dit-on, plus de 500 000 carreaux de faïence ancienne de valeur. On remarque la porte d'entrée et l'auvent en cèdre sculpté, les deux corridors richement décorés de faïence hollandaise et italienne, les colonnes de marbre, les boiseries sculptées (balustrades et portes des chambres avec un double battant percé de guichet). L'infortuné propriétaire, le dey Mustapha Pacha, fut assassiné à la porte de la mosquée en 1805. Sa famille le fit inhumer à Bab El Oued. Quand ce cimetière fut détruit, ses restes furent ensevelis à la zaouia Sidi Abderrahmane, où sa tombe est toujours visible. Le palais fut ensuite occupé par le dey Ahmed et par Omar, descendant de Hassan Pacha. Lieu : Dar Hassan Pacha, Place Ben Badis (ex-place du Cardinal Lavigerie), Basse Casbah, Alger. F. H.