Tout en inscrivant leur mouvement de contestation dans le sillage des revendications nationales, les employés de la commune de Souk Ahras ont entamé, hier, une grève illimitée où 15 griefs ayant trait à leurs conditions de travail à l'échelle locale ont été joints à un communiqué dont une copie a été remise à El Watan. C'est donc une double protestation mettant la révision salariale et autres points soulevés au niveau de toutes les wilayas en accompagnement avec les préoccupations du chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras. Hier, au niveau du parc de l'APC, plusieurs dizaines d'agents se sont regroupés à l'entrée de l'antenne principale. «Nous sommes dans une situation lamentable et nous ne demandons pas plus qu'une prise en charge efficace de nos doléances tant à l'échelle locale que nationale », a déclaré le représentant des contestataires, tous affiliés au syndicat national du personnel de l'administration publique (Snapap). Selon le communiqué, il est reproché aux gestionnaires de l'APC la non-régularisation des salaires, les primes et certains arriérés, des conditions de travail qui sont en deçà des normes universelles, l'opacité dans la gestion des congés règlementaires et le deux poids deux mesures dans les rapports employés - responsables hiérarchiques. L'arrivée de Djamel Saâdi, le secrétaire général de wilaya du Snapap a levé le voile sur un autre aspect du conflit. S'adressant aux 400 grévistes de la commune, il dira : «Le maire dit ne pas reconnaître votre syndicat qui active conformément aux lois de la République et aux textes légaux ; et il s'arroge, ainsi, le droit de mettre en doute votre organisation pour des raisons que nous savons tous. Nous l'invitons à introduire une action en justice pour vérifier le bien-fondé de ses déclarations, et si la justice émet une décision favorable à l'entrave de l'exercice du droit syndical, nous nous conformerons au verdict.» En aparté, il nous affirme : «Ils sont victimes de pressions énormes de la part du maire.» Contacté par téléphone, Yacine Kaneche, le secrétaire général de l'APC de Souk Ahras a déclaré que ce débrayage est national et qu'à l'échelle locale tout est géré de manière à permettre aux travailleurs de percevoir leurs salaires dans les délais impartis. Un seul cas persiste, selon le même responsable, il s'agit de 21 agents qui ont connu un léger retard dans le paiement de la prime de rendement, laquelle sera perçue au courant de la semaine prochaine.