La méthode de travail et surtout de communication du concerné semble indisposer des habitués à une certaine proximité avec cette administration rendue plus attractive depuis qu'elle est en charge de la distribution des logements sociaux. C'est à travers une pétition adressée au wali que ce « lobby » proche du RND et composé d'une vingtaine d'associations, dont les plus connues selon leur porte-parole sont l'UNFA et l'ONEM, a choisi d'agir. Dans le texte signé le 7 mars 2006, les signataires dénoncent le chef de daïra « suite à ses agissements aléatoires et irresponsables ». Pour les initiateurs de la pétition, c'est là que le bât blesse, quand le mis en cause « a gelé la liste des bénéficiaires des logements de type F1, alors que l'étude était achevée et les bénéficiaires convoqués, ce qui crée l'effervescence et l'anarchie dans la rue et touche à la stabilité du dossier du logement après avoir connu un calme parfait grâce à la sagesse du responsable précèdent ». Les pétitionnaires dénoncent aussi « les portes du dialogues fermées devant la société civile par le chef de daïra qui refuse de collaborer et de traiter avec toutes les catégories compromettant ainsi la confiance entre le citoyen et l'administration ». Les rédacteurs de la pétition sont allés, pour terminer, jusqu'à se mêler des affaires internes de la daïra en dénonçant le comportement du chef vis-à-vis des employés. Interrogé au sujet de ces griefs, Tahar Benamara, nouveau chef de daïra de Constantine, a réfuté catégoriquement avoir fermé la porte aux citoyens et aux associations. « En quoi je les ai marginalisés ? », s'exclamera-t-il, avant de nous inviter à assister à une partie des réceptions durant la journée d'hier, où une cinquantaine de citoyens, parmi eux des associations, ont été reçus d'ailleurs pour écouter leurs doléances et traiter leurs demandes de logement. Il nous informera aussi que pas moins de 24 séances de travail ont eu lieu concernant l'attribution du quota des 340 F2 et que 830 dossiers ont été étudiés. Confiant en sa méthode, le chef de daïra dira : « L'ère du t'bezniss (spéculations) avec le logement social est terminée depuis que je suis là. » Et d'ajouter : « Je n'abdiquerai pas devant ces gens qui créent la confusion et provoquent la population. » Deux phrases lourdes de sens et de conséquences pour un responsable qui ouvre ainsi un front face à des groupes qui ont toujours eu une main dans l'attribution des logements sociaux. Pourra-t-il opérer une révolution ? En tous les cas, pour lui, personne ne viendra s'immiscer dans ses prérogatives en rappelant que l'attribution est l'affaire d'une commission installée par décret, présidée par lui et composée des représentants de l'APC, de la DUC, la DAS, la CNL et l'OPGI. Par ailleurs, le quota en question pourra être attribué dans un délai d'un mois en attendant la préparation du quota 272 unités par la suite.