Il faut oser dans la vie et Initiative veut être pérenne ! » C'est la phrase clé du jeune directeur d'Initiative, Omar Bedkane. Architecte de formation, il multiplie les salons, mais pas n'importe lesquels : automobile, son et image, arboriculture - avec la tenue de son deuxième salon - et d'autres qui répondent aux besoins et aux attentes du citoyen. Viendront ceux de l'hygiène en milieu hospitalier et le salon de la mer et des plans d'eau ainsi que celui de l'outillage prévu en septembre prochain à Alger. De la suite dans les idées et une verve qui ne laisse pas indifférent. Boufarik, capitale des agrumes, accueille jusqu'à demain un Salon où se rencontrent surtout les acteurs d'un enjeu alimentaire où les écologistes ont aussi leur mot à dire. Découverte malheureuse hier avec de nouveaux exportateurs qui ont vu leur marchandise passer la nuit à l'air libre à l'aéroport Houari Boumediène il y a une dizaine de jours. C'était leur première expérience de « faire manger » des artichauts algériens aux ménages français. « Nous ne possédons pas une chaîne du froid et des produits arrivant du Kenya atterrissent dans les assiettes européennes dix heures après, alors que nous ne sommes qu'à une heure de Marseille et donc de l'Europe », s'exclamera un des visiteurs du salon. Les mesures d'incitation à l'exportation, la maîtrise de la traçabilité d'un produit, une logistique aérienne répondant aux besoins du secteur économique, des scanners à palettes, des services douaniers aptes à travailler de nuit : quelques-unes des tares enregistrées dans le secteur tout neuf de l'exportation de produits frais. « Il faut aller voir ce qui se passe du côté de l'Egypte, du Maroc et de la Tunisie qui exportent jusqu'au Japon et en Angleterre ! », dira un autre intervenant pendant qu'un ressortissant de nationalité française faisait remarquer en participant aux débats : « Il y a un marché en France pour les produits algériens mais il ne faut pas que ce même produit soit concurrencé par un produit similaire provenant du Vietnam, un pays situé très loin mais où le coût est moindre grâce à des mesures incitatives de l'Etat asiatique. » Tout le monde s'accordait à dire que la relance économique passe par l'exportation hors hydrocarbures. « On soutient la datte à hauteur de 80% dans le transport alors que les autres produits ne le sont qu'à 25% ; pourtant, un kilo de fraises rapporte trois fois plus qu'un kilo de dattes », dira un agriculteur au bord du pessimisme. Le même rajoutera : « Des Turcs et des Espagnols nous concurrencent dans des produits où nous avions la priorité il n'y a pas si longtemps. » Ce salon est l'occasion également d'assister à des conférences assurées par des spécialistes du domaine et où il est noté au programme du mercredi « Les perspectives viticoles », « Les stratégies de lutte contre les acariens ravageurs des arbres fruitiers ». Suivie et vécue par « La Feuille agricole », lettre dirigée par M. Sahouli, ce salon - « le seul itinérant » comme le précisera M. Bedkane - est bien suivi et il est déjà projeté un troisième à Mostaganem en mars 2007.