Le tribunal de Ghazaouet vient de condamner le président de l'assemblée populaire communale de Maghnia à une peine d'emprisonnement d'une année avec sursis pour destruction de biens d'autrui. Loin de contester une quelconque décision de justice, les faits méritent, cependant, d'être élucidés. Un espace, situé en tissu urbain (1 200 m2) a été occupé illégalement par un citoyen qui en a fait un dépôt de vente de matériaux de construction. Avant 2002, l'APC avait procédé à son expulsion et à la saisie du matériel. Quelques mois plus tard, le même citoyen avait réoccupé les lieux en exerçant la même activité. Ce dernier a déposé plainte. Le 22 avril 2003, un message des services de la wilaya n° 508/03 a rappelé au P/APC précité : « veiller à vous faire assister par huissier de justice pour l'établissement d'un PV de constat et vous rappelle que ce lot de terrain est réservé en espace vert, en vertu de l'arrêté n° 003698 du 11 juin 2000 de monsieur le wali de la wilaya de Tlemcen ». Suite à ce message, l'APC a usé de toutes les procédures judiciaires (mises en demeure, information du président du tribunal de Maghnia, entre autres) avant de procéder à l'enlèvement du grillage entourant la superficie en question par le citoyen et à la saisie du matériel, en présence des forces de l'ordre et d'un huissier de justice. Réagissant à cette situation, l'indu occupant a déposé plainte contre le maire pour diffamation, une plainte qui n'aboutira pas avant d'en déposer une autre pour destruction de biens d'autrui, d'où la sentence d'une année d'emprisonnement avec sursis contre le P/APC. Une question se pose dans cette ville frontalière : Préserver les biens de l'Etat dans la légalité est-il un crime ? Quand on sait que les terres de Maghnia appartenant aux domaines publics, ont été longtemps victimes des violations de prédateurs, l'on sait pourquoi cette région ne dispose pratiquement plus d'assiettes pour des projets d'Etat, en plus de l'anarchie qui caractérise son urbanisation.