Lors d'une virée dans la région de Toualbia, à quelques encablures au sud de la ville de Jijel, où se trouve notamment la mosaïque romaine de Dar Ebbatah, nous avons été stupéfaits de découvrir un énigmatique cimetière que même les habitants de cette localité n'en connaissent pas l'origine. Un vieux de 75 ans révélera que même ses aïeux n'avaient aucune information sur ces sépultures. Nos interlocuteurs soutiennent vivement qu'il ne pourrait s'agir d'un cimetière de la tribu, encore moins de martyrs de la révolution, dont les tombes sont clairement identifiées. Selon des témoignages d'habitants de cette localité, des ossements humains ont été dévoilés lors de l'ouverture d'une route il y a quelques années. Cette nouvelle desserte coupe désormais ce qui s'apparente à une nécropole en trois parties. A défaut de fouilles archéologiques, l'étendue du cimetière reste encore incertaine. Sur les lieux, nous avons pu constater quelques fragments d'ossements gisant au bord de la route. A première vue, il reste difficile de dénicher une quelconque tombe sur les terrains bordant la route qui sont recouvertes de végétation. Il faut, de ce fait, s'approcher au plus près pour apercevoir les contours des tombes cernées de pierres. Ces dernières ne portent aucune inscription et aucune orientation précise ne paraît donner aux sépultures ce qui exclut qu'on soit en présence d'un cimetière musulman ou romain. Selon l'avis d'un mordu d'histoire et d'archéologie qui préconise l'organisation de fouilles pour identifier l'origine de cette nécropole, les premières indications plaident pour un cimetière préhistorique. Il convient de signaler qu'un peu plus au sud de Dar Ebbatah, dans une zone boisée, se trouvent des mégalithes désignés sur les cartes confectionnées par les Français par hjar merakeb (pierres aménagées) et par les habitants de cette région de kbour El Djouhala (tombes païennes). Archéologues à vos pioches !