Civilisation n La richesse du patrimoine que recèle la région mérite protection et sauvegarde. Les archéologues estiment important le classement de ces sites. Témoin de plusieurs civilisations qui se sont succédé sur son sol, la région de Jijel possède un riche patrimoine archéologique en mesure d?apporter un bon éclairage sur l?histoire depuis l?époque la plus lointaine, de la préhistoire en passant par les époques romaine, musulmane et autres où elle fut le siège des Kotama. Point de départ des Fatimides, l?antique Igilgili a pu quand même sauvegarder quelques vestiges, témoins du passage de plusieurs civilisations. Chobae Municipum, actuellement Ziama Mansouriah, à l?ouest de Jijel, est incontestablement un site romain d?une grande importance. A l?intérieur de cet espace se trouve une partie d?une muraille d?enceinte, probablement d?époque byzantine, à laquelle ont été apportées des transformations ultérieures. Cette localité fut un lieu de villégiature pour les familles patriciennes. A Djemila, située à 70 km au sud-est de Jijel, la particularité du site se trouve dans des vestiges ? assez rares en Algérie ? de rochers (dolmens) ayant la forme de sarcophages ou encore de bassins et qui remontent probablement à l?époque pré-romaine. Un autre site, dénommé Rabta, situé sur une plage de Jijel, renferme des nécropoles puniques. De forme rectangulaire, des tombes sont regroupées symétriquement sur les affleurements de la roche. L?état de conservation n?est pas critique et leur mise en valeur est souhaitable avec des actions de nettoyage, de mise en place d?un grillage, de projecteurs et panneaux indicateurs. Un autre site d?importance est celui de Dar El-Batah (Toualbia), à une dizaine de kilomètres de Jijel, en pleine montagne. Des vestiges de mosaïque offrent plusieurs tableaux décoratifs, essentiellement géométriques et riches en couleurs ; ils se trouvent à l?intérieur d?une construction antique dont on aperçoit le tracé à la surface du sol. Quelques mètres plus loin, une colonne de marbre blanc de même époque a été mise au jour. Dans la commune de Settara, le site de Tissilil se présente comme une large bande archéologique s?étendant sur cinq hectares environ. C?est en fait toute une ville enfouie sous terre dont on voit les traces des constructions à la surface du sol ; des pierres taillées parsèment le site. Quatre pièces de monnaie ainsi que deux clefs y ont été découvertes et remises au Centre national d?études historiques (Cneh), à Alger.