Le président de l'APC de Skikda devrait, au point où en sont les choses, comparaître devant le juge d'instruction afin de répondre de différents chefs d'inculpation. Une source judiciaire a tenu à confirmer l'information sans apporter trop de détails. Elle s'est contentée d'affirmer que « le président de l'APC est poursuivi pour une affaire en rapport avec la gestion communale » tout en précisant que cette inculpation émanerait de la tutelle. En revanche, le président de l'APC, et lors d'une conférence de presse animée hier, a tenu à préciser que l'administration lui aurait signifié, par la bouche même du wali et du secrétaire général, qu'elle n'a jamais porté de plainte à son encontre. Il a aussi affirmé que selon les propres mots du secrétaire général de la wilaya, il serait plutôt accusé d'entrave à l'application d'une décision de justice et d'incitation à attroupement tout en revenant sur la genèse de cette histoire qui remonte à plusieurs mois. « Je n'ai pas empêché l'exécution d'une décision de justice. Je suis le premier magistrat de la ville et il serait malvenu tout de même que je m'oppose à de telles décisions. Je n'ai fait que mon devoir d'élu en me présentant aux domiciles de citoyens qu'on s'apprêtait à déloger en présence de l'huissier et des forces publiques. Je ne cherchais qu'à veiller aux bonnes conditions de sécurité auxquelles ce genre de décision doit obéir et je n'ai fait qu'intervenir dans le cadre de mes prérogatives et, si c'était à refaire, je referai la même chose. » Quant à l'accusation d'attroupement, le président de l'APC a répliqué que « l'attroupement est un problème pour moi d'abord. Donc, je ne vois pas comment je m'amuserai à me créer des problèmes ». Ensuite, le maire est revenu sur les éventuelles offenses qu'il aurait commises envers l'huissier de justice en déclarant : « Mon éducation ne me permet nullement de proférer des insultes à l'encontre de quiconque. » Le président de l'APC a aussi longuement insisté sur le fait qu'on ressort cette histoire aujourd'hui après presque une année et d'affirmer que la correspondance qui lui a été adressée par la wilaya ne mentionne même pas les chefs d'accusation ni la nature de la plainte. « Je ne sais même pas qui a intenté cette poursuite. Est-ce la tutelle, l'huissier ou la justice ? », a-t-il précisé. L'huissier de justice concerné par l'affaire, et cité à maintes reprises par le président de l'APC, a tenu à déclarer qu'il n'a jamais porté plainte contre le président de l'APC. « Je n'ai porté aucune plainte. Moi, je me limite seulement à rédiger mon PV au cas où on viendrait entraver mon travail et que je transmets à la justice qui est libre d'en déduire les démarches à suivre. » Toutefois, au sujet des insultes que le président de l'APC aurait proférées à son encontre, l'huissier s'est limité à déclarer : « Je regrette réellement ce qui s'est passé, mais le président de l'APC a tenu des propos assez inopportuns. » Par ailleurs, cette situation a été nettement débattue hier par l'assemblée communale réunie en urgence. Des élus d'El Islah et du FLN ont tenu à exprimer leur soutien total au président. Certains ont carrément qualifié cette accusation de « précédent grave » et ont insisté sur la nécessité de soutenir le président de l'APC. Car, comme ils tiendront à le mentionner, son éventuelle comparution n'entrave en rien sa capacité de gérer les affaires de la commune. A la fin de cette assemblée extraordinaire, les élus ont exprimé à l'unanimité leur soutien au président de l'APC en attendant, bien sûr, les suites que devrait réserver la wilaya. Car l'avis de l'Assemblée n'est que consultatif, et la décision de suspension revient à la tutelle.