Le torchon brûle entre le secrétaire général du FNA et deux membres du bureau de wilaya d'Oran de ce même parti politique. La lutte fratricide mettant aux prises le n°1 du Front national algérien, Moussa Touati, et deux adhérents membres du staff dirigeant du bureau d'Oran, dont le président, s'est déplacée sur le terrain de la justice et c'est désormais dans le prétoire du tribunal que les deux parties doivent poursuivre leur guerre intestine. Avec cette différence de taille, que le perdant – à moins que la justice ne renvoie les deux clans dos à dos – essuyera, à coup sûr, un cinglant revers avec de lourdes conséquences sur son avenir partisan. La prise de bec entre les deux « frères ennemis », à coups de manœuvres de coulisses et de tirs croisés par le biais de déclarations dans la presse, a pris une tournure pénale avec la mise en examen, dimanche, du premier responsable du FNA, Moussa Touati, par le juge d'instruction près la 5e Chambre du tribunal correctionnel d'Oran siégeant à Cité Djamel et ce, pour le chef d'inculpation de diffamation, selon une source judiciaire proche de ce dossier. La genèse de l'affaire remonte au mois de février lorsqu'un membre du bureau d'Oran du FNA, accompagné par le président de cette division organique du parti, a intenté une action en justice pour diffamation contre Moussa Touati en se constituant partie civile auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal d'Oran. Au cœur de cette plainte, des articles parus dans certains journaux locaux et internationaux qui contenaient des « expressions diffamatoires », selon le point de vue des deux membres en question du bureau de wilaya du FNA, « portant atteinte à leur honneur et à leur intégrité morale », tel que le terme « business » à titre d'exemple, d'après la déposition du plaignant et son co-plaignant. Ces expressions, objet de plainte, ont été attribuées par les rédacteurs des articles au S.G du parti, Moussa Touati, qui aurait tenu ces déclarations, selon les journaux en question, lors d'une conférence de presse qu'il a animée. Convoqué par le magistrat instructeur près la 5e Chambre pour être entendu dans le cadre des investigations élémentaires sur les faits qui lui étaient reprochés dans le cadre de cette affaire, Moussa Touati déposera, à son tour, auprès de la 2e Chambre de la même juridiction, une plainte pour « diffamation et dénonciation calomnieuse » à l'encontre de ses deux adhérents subalternes du bureau de wilaya d'Oran ainsi que trois journalistes de titres de presse locaux, accusant ces derniers d'avoir déformé ses propos et d'avoir mis sur son compte des passages qu'il n'a pas tenus. Entendus dans un premier temps comme témoins, ceux-ci ont été par la suite inculpés par le juge d'instruction, c'est-à-dire le même scénario, au coup pour coup, qu'a vécu le leader du parti Moussa Touati qui, lui aussi, a été initialement auditionné en qualité de témoin avant de basculer dans la posture d'accusé. Inculpé donc, Moussa Touati devra comparaître devant la justice pour répondre des griefs qui lui sont reprochées, le dossier ayant été ficelé par l'Instruction et transmis pour fixation de la date de renvoi devant le tribunal pénal, indique-t-on de même source.