Une journée d'études a été organisée le 13 mai 2013 au Crasc d'Oran sur les nouvelles formes de violences urbaines. ServiceLes grandes villes algériennes, à l'instar d'Alger, Oran, Blida ou Sétif, sont confrontées à de nouvelles formes de violences urbaines qui inquiètent tant la population que les autorités. Accentuée par les bidonvilles et l'habitat précaire, ces «marginaux» génèrent des tensions. Dans ce cadre, une journée d'études a été organisée le 13 mai 2013 au Crasc d'Oran sur les nouvelles formes de violences urbaines à Oran. Lors de son intervention intitulée «Pour une approche sociologique de la violence urbaine en Algérie», le professeur Lahouari Addi, chercheur associé au Crasc, trouve que la violence urbaine, qui est un aspect de la violence sociale, est un phénomène plus vaste. Elle est se caractérise par une atteinte au corps, à la personne, à la dignité et aux valeurs. La violence urbaine est le plus souvent physique pour contraindre la victime à obéir à la volonté de l'agresseur (vol, agression sexuelle…) en faisant fi de la morale et des valeurs de la société et bafouant la dignité de la victime. Cette violence est le plus souvent constatée par un docteur et quantifiable par les services de sécurité. Pour Lahouari Addi, la ville pacifique peuplée d'anges heureux n'est qu'utopie, il n'existe pas de ville sans violence. La vie sociale est de nature conflictuelle : densité urbaine, problèmes sociaux, rareté des biens, engendrant frustrations, besoins non satisfaits, inégalités menant vers des violences physiques qui menacent les libertés individuelles et l'espace public. Selon ce conférencier, à chaque mouvement de population, il y a eu raréfication d'emplois, de ressources, de logements, des pénuries d'eau, créant une éruption massive de la violence urbaine et les fléaux sociaux. Les acteurs de cette violence sont généralement les jeunes de tranche d'âge 18-30 ans. Le professeur Lahouari Addi n'a pas manqué de mettre en exergue l'évolution des acteurs de cette violence urbaine, qui se sont constitués en gangs pour s'intégrer au commerce informel, trafic de drogue, recel d'objet volés, parkings sauvages et proxénétisme avec leur hiérarchie, code de conduite dans chaque quartier. Le commandant Abdelkader Zirem, sous-directeur de la criminologie spéciale à la Gendarmerie nationale, a indiqué, lors de son intervention, que le criminel en Algérie penche à la criminalité violente plus qu'à la criminalité astucieuse. Il ajouta que les crimes de coups et blessures volontaires (CBV) constituent une orientation principale, avec un taux de pas moins de 75% du taux global des cas enregistrés avec une évolution basse et stable de la violence astucieuse comme le vol et le trafic des véhicules. Les actes violents (assassinats, viols…) sont passés de 15 % en 2008 à 17 % en 2012 des délits enregistrés. Le commandant Abdelkader Zirem, sous-directeur de la criminologie spéciale à la Gendarmerie nationale, n'a pas manqué de rappeler que la Gendarmerie nationale évolue par ses techniques de travail en fonction de l'évolution de la criminalité. Le chef de la cellule de communication de Sûreté de wilaya d'Oran, le lieutenant Rahmani Abderrahmene, a relevé le degré d'importance du numéro vert 15 48 et du 17 qui sont de plus en plus sollicités par les citoyens. Depuis le début de l'année, 1517 opérations de police ont été effectuées où plus 600 personnes ont été appréhendées, que ce soit aux quartiers chauds, gares routières ou marchés. Pour ce policier, il faut l'implication du citoyen dans la lutte contre la violence urbaine et casser les idées reçues sur les gangs de malfaiteurs.