-Maroc : la perspective d'élections anticipées au Maroc à la suite de la décision du principal allié des islamistes de quitter la coalition au pouvoir, est «peu probable», a estimé hier le quotidien L'Economiste, qualifiant à l'inverse de «hautement probable» un remaniement. L'Istiqlal (conservateur), principal allié du Parti justice et développement (PJD), a annoncé le 11 mai sa décision de se retirer du gouvernement, ouvrant la voie à un remaniement, voire à des élections anticipées. Peu après, le parti a toutefois fait état d'un appel du roi Mohammed VI visant à l'exhorter à revenir sur sa décision. Si la deuxième force politique du pays a dit maintenir sa démarche, celle-ci n'a pas encore été mise en œuvre, et la presse marocaine commente abondamment la «crise gouvernementale» depuis bientôt une semaine. A mentionner que cette crise politique intervient à un moment où l'économie marocaine se porte plus mal. Le déficit commercial du Maroc a été multiplié par presque 5, passant de 44 milliards de dirhams (1 euro=11 DH) en 2000 à 201 Mds de DH en 2012 à cause du rythme de croissance des importations notamment des produits énergétiques et alimentaires, a indiqué hier le ministère marocain de l'Economie et des Finances. -Tunisie : le gouvernement tunisien décidera aujourd'hui de permettre ou non la tenue d'un congrès djihadiste demain à Kairouan (centre), a déclaré hier le ministre de l'Intérieur, soulignant que l'Etat ne se laissera pas «menacer» par l'organisation salafiste Ansar Charia. «Cette décision définitive sera prise aujourd'hui (vendredi) ou demain (samedi)», a déclaré à la radio Kalima le ministre Lotfi Ben Jeddou, soulignant que l'Etat «n'acceptera pas les menaces de mort» au lendemain de déclarations belliqueuses du mouvement djihadiste. Le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait affirmé cette semaine que le gouvernement avait interdit le rassemblement des salafistes qui en retour avaient appelé «40 000 partisans» du mouvement à défier les autorités et à se réunir pour leur congrès. Un porte-parole d'Ansar Charia, Seifeddine Raïs, a mis en garde jeudi le pouvoir contre «toute intervention de la police pour empêcher» le rassemblement et estimé que le gouvernement sera «responsable de toute goutte de sang qui sera versée». -Egypte : des centaines d'Egyptiens ont manifesté hier au Caire pour réclamer le départ du président islamiste, Mohamed Morsi, près d'un an après son élection. Des marches sont parties de différents quartiers de la capitale en direction de la célèbre place Tahrir, symbole du soulèvement qui a contraint le président Hosni Moubarak à la démission en février 2011. En tête de l'un des cortèges, deux grandes banderoles réclamaient «une élection présidentielle anticipée» et «une Constitution unissant tous les Egyptiens». Des membres de la campagne Tamarrod (rébellion, en arabe), qui dit avoir réuni plus de deux millions de signatures pour exiger le départ de M. Morsi, faisaient signer des formulaires aux passants tout en défilant. Plusieurs partis et forces politiques, comme Al Dostour du prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei et le mouvement du 6 Avril, l'un des fers de lance de la révolte de début 2011, avaient appelé à cette manifestation contre le président Morsi et les Frères musulmans dont il est issu. Ils réclament l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, la libération des militants politiques emprisonnés et justice pour les «martyrs de la révolution».