Le champ de la contestation s'élargit dans le secteur de la santé. Après les généralistes, les spécialistes, les psychologues, les professeurs en enseignement médical, les chirurgiens-dentistes, les paramédicaux, les pharmaciens et les corps communs de la santé, c'est au tour de la Fédération nationale des personnels de la santé publique (FNPSP), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), de recourir à une grève cyclique de trois jours à partir de demain. Cette organisation affirme «vouloir bien croire le ministre qui se dit prêt pour un dialogue constructif et franc avec les syndicats agréés, mais pour l'heure, ils émettent des réserves». «Oui, nous sommes disposés à reprendre le chemin de la négociation avec la tutelle pour trouver des solutions concrètes à nos revendications socioprofessionnelles. Mais est-ce que la tutelle est prête à répondre de manière sereine à nos préoccupations ?», s'interroge le président de la fédération, Amar Lakhal. S'exprimant lors d'un point de presse, animé hier à Alger, il précise que le choix de la protestation est motivé par l'échec des négociations enclenchées avec la tutelle. «Nous sommes confrontés à une multitude de problèmes dans l'exercice de nos fonctions. Des problèmes sérieux que la tutelle refuse de prendre en charge. Nous avons eu des rencontres avec les responsables du ministère, mais, malheureusement, elles n'ont abouti à rien», explique-t-il. En somme, c'est en raison de la détérioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de la santé et des rencontres infructueuses avec les responsables du département de la Santé que la FNPSP a décidé de passer à l'action. «Nous entamerons un mouvement de protestation à partir de lundi, qui sera reconduit si la tutelle, à sa tête M. Ziari, ne répond pas favorablement à nos doléances», lance le leader de cette fédération. La FNPSP réclame, entre autres, la revalorisation et la généralisation de la prime de contagion à tous les travailleurs de la santé, «sans exception», la révision du régime indemnitaire et l'intégration des contractuels. Pour M. Lakhal, l'octroi de la prime de contagion pour «une certaine catégorie seulement» du personnel de la santé est «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase». Les travailleurs, ajoute-t-il, veulent mettre fin à cette «anomalie». «Comment se fait-il que cette indemnité de contagion soit accordée dans les pays développés y compris aux personnes qui habitent aux abords des structures hospitalières, alors qu'en Algérie, on continue à accorder une prime infime seulement à une catégorie de personnel médical et on la refuse à d'autres sous de fallacieux prétextes ?», demande-t-il. Des rencontres infructueuses avec le ministère Pour leur part, les corps communs, affiliés à l'UGTA, ne décolèrent pas eux aussi. En dépit d'une réunion avec les responsables de la tutelle, ils maintiennent leur grève illimitée. «La rencontre avec les services du ministre n'a rien donné. Nous avons exposé des problèmes sérieux et le ministère nous a répondu par des solutions méprisantes», affirme M. Batraoui, coordinateur des corps communs. De son côté, Lyes Merabet, premier responsable du syndicat des praticiens, estime que leur grève cyclique enclenchée par l'Intersyndicale des professionnels de la santé se maintient à des taux de mobilisation largement satisfaisants. «La campagne de désinformation et l'attitude du ministère de la Santé n'auront d'effet que de renforcer la détermination des milliers de médecins, de dentistes et de pharmaciens à persévérer dans la voie de la lutte pour un statut socioprofessionnel digne et valorisant», note le docteur Merabet. «La grève des blouses blanches prévue à partir de lundi jusqu'au mercredi, sanctionnée par un rassemblement national devant le ministère, vise à exprimer la dignité et à répondre, dans l'union, à ceux qui soutiennent que le syndicat des praticiens est un groupe d'extrémistes motivés par des considérations extraprofessionnelles», déclare-t-il.