Une rencontre regroupant les représentants des boulangers de onze wilayas de l'Est s'est tenue, hier, au siège de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), aile d'El Hadj Tahar Boulenouar, situé à la cité Daksi Abdesslam. L'ordre du jour a porté entre autres sur l'installation du bureau régional des boulangers de l'est et l'état d'avancement des négociations engagées avec le ministère du commerce pour la révision des décrets exécutifs des années 1991 et 1996 réglementant l'activité des boulangers. Pour El Hadj Tahar Boulenouar qui a présidé cette rencontre les problèmes des boulangers demeurent tels quels tant que la politique actuelle de subventions persiste. «Nous demandons une marge bénéficiaire plus conséquente qui ne peut se traduire que par une libéralisation des prix. Il faut subventionner le consommateur et non le produit. Les boulangers ne sont en aucune manière responsable du détournement de 30% de la farine subventionnée. La responsabilité incombe à certaines minotiers et importateurs qui ont constitué de véritables groupes maffieux spécialisés dans le détournement de la farine subventionnée au profit notamment des fabricants de biscuits», note le porte-parole de l'UGCAA. Maâmar Hentour, président de la commission nationale des boulangers déclare pour sa part que l'UGCAA ne compte pas faire une nouvelle fois appel à la grève, après celle du 23 avril, tant que les pourparlers avec le ministère du commerce sont en cours. «Nous n'avons pas l'intention de nous substituer au gouvernement. L'augmentation du prix du pain n'est pas de notre ressort, mais nous avons proposé au ministre d'engager une réflexion pour la production d'une farine spéciale boulangerie. Nous sommes par ailleurs en tant qu'artisans contre l'ouverture de boulangeries industrielles. Une seule de ces boulangeries peut conduire à la fermeture de 30 boulangeries traditionnelles d'autant que le métier de boulanger se perd. Il est en net recul passant en l'espace de quelques années de 22.000 à 20.000 boulangeries à l'échelle nationale, actuellement en activité dont 6 000 exercent avec une carte d'artisan», dira-il.