Le Front Polisario a enregistré avec satisfaction l'adoption vendredi par le Conseil de sécurité d'une nouvelle résolution sur le Sahara-Occidental. Le président de la RASD a souligné hier lors d'un point de presse que l'instance onusienne a rejeté la proposition de Kofi Annan de la semaine dernière, qui avait pour but de sortir le problème du Sahara-Occidental de son cadre naturel, à savoir la décolonisation. Le Conseil de sécurité a réaffirmé, selon le secrétaire général du Front Polisario, que le problème du Sahara-Occidental doit trouver sa solution dans le respect de l'autodétermination. « Le plus grave, a-t-il dit, c'est que la France n'est pas seulement contre le droit à l'autodétermination, mais elle agit pour que le Conseil de sécurité ne prononce pas son soutien aux droits de l'homme au Sahara-Occidental ». Le président de la RASD dira par ailleurs : « Nous sommes prêts à négocier, mais uniquement à propos du détail technique concernant le plan Baker. » Il rejette toute concession en ce qui concerne l'autodétermination. Auparavant, lors d'un discours, M. Abdelaziz a souligné qu'« actuellement, on passe par une période décisive de la lutte du peuple sahraoui ». Il a estimé que ce qui s'est passé il y a une semaine (publication de la proposition de Annan), c'est une tentative de détourner le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le secrétaire général salue les efforts diplomatiques consentis par l'Algérie. « Nous avons pu, grâce au soutien de l'Algérie, déjouer un plan contre la légalité internationale et les dispositions onusiennes », a-t-il dit. « Nous avons failli entrer dans un labyrinthe mais le soutien de l'Algérie n'a été ni en sa première étape ni à sa dernière », a-t-il ajouté. Il a félicité l'Algérie qui a su déjouer les tentatives de certaines parties de priver le peuple sahraoui de son droit. « Ceci est une grande victoire », a-t-il tranché. Pour sa part, dans une déclaration à El Watan, Txomin Aurrekoetxea, président de l'intergroupe espagnol pour la solidarité sahraouie, félicite les décisions du Conseil de sécurité qui rejette le rapport de Kofi Annan et qui consacre le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. M. Txomin ne lésinera pas sur des mots pour accuser le gouvernement espagnol d'être le responsable du statu quo dans ce conflit. « Le peuple espagnol est toujours solidaire avec le peuple sahraoui, mais le gouvernement Zapatero est responsable de la situation actuelle », a-t-il dit. L'orateur estime que c'est ce même gouvernement qui n'a aucune volonté politique pour reconnaître le peuple sahraoui. M. Txomin a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le gouvernement espagnol pour que la position de son pays change. Le président de la Coordination nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNAPS) dit avoir appris avec « sérénité et satisfaction » la résolution du Conseil de sécurité. Celle-ci consacre encore une fois, selon lui, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers un référendum libre et démocratique. Pour Mahrez Lamari, « ceci confirme la véritable réalité politique qui n'est rien d'autre que le plan James Baker ». Le président du CNAPS note avec regret que la résolution n'aborde pas « les droits de l'homme, la répression exercée par les forces marocaines dans les territoires occupés sahraouis ».Selon lui, cette résolution confirme que tout autre projet de solution qui n'aurait pas l'accord, le consentement et la participation du peuple sahraoui et du Front Polisario est voué à l'échec.