4 à 5% d'Algériens souffrent de maladies psychiatriques et nécessitent un suivi médical adapté, a indiqué, jeudi à Alger, le président de la Société algérienne de psychiatrie, le Pr. Farid Kacha. "Le pourcentage de malades atteints de troubles psychiatriques est estimé entre 4 et 5% de la population en Algérie. Cette population nécessite une prise en charge à la fois médicamenteuse et psychologique", a précisé le spécialiste, en marge des 16 es Journées nationales de psychiatrie. Pour éviter l'aggravation de ces pathologies, il a appelé à recourir aux spécialistes dès les premiers signes d'apparition des troubles du comportement et des variations de la personnalité. Le Pr. Kacha a rappelé, à cette occasion, que la psychiatrie est une spécialité médicale au même titre que toutes les autres et qu'il faut "rompre avec les idées négatives et reçues qui entourent la psychiatrie". Il a fait remarquer que les malades psychiatriques étaient des patients "vulnérables qui ont besoin d'accompagnement, de soutien et de traitement", ajoutant que la stigmatisation dont ils font l'objet, des fois "rendait plus compliqué leur rétablissement et guérison". Le Pr Kacha a rappelé que les troubles psychiatriques "peuvent affecter tout un chacun, selon sa prédisposition et sa réaction devant les événements bouleversants de la vie". La prévalence de l'affection psychopathologique est amenée à augmenter, selon le même intervenant, à cause de problèmes socio-économiques, notamment le chômage, la dégradation du pouvoir d'achat, la crise du logement et les séquelles liées à la décennie noire. Pour pouvoir prendre en charge le nombre croissant de ces malades, le spécialiste a préconisé la construction et l'aménagement de structures hospitalières adaptées à ce type de pathologies. S'agissant du traitement de la maladie, le Pr Kacha a fait savoir que l'unique prise de psychotropes "ne suffit pas" et qu'il faut associer la psychothérapie à la chimiothérapie. De son côté, le président de l'Association algérienne des psychiatres libéraux (APL), le Dr Farid Bouchene, a indiqué qu'un cycle de formation pour les psychiatres à une nouvelle conception de cette discipline, plus moderne, avait déjà débuté et qu'il s'élargira pour former un maximum de praticiens. "Cette nouvelle approche consiste en le suivi des malades sans le recours à l'hospitalisation pour leur éviter les affres de la désocialisation et de l'isolement", a-t-il expliqué.