Plus aucune poche foncière ne subsistera dans les périmètres urbains au rythme où vont les projets de promotion immobilière. La moindre parcelle de terrain destinée à servir d'aire de jeu dans les cités est l'objet de choix de terrain pour la construction de logements. Les résidants de ces cités qui se retrouvent ceints par des chantiers pour la réalisation de nouveaux immeubles n'ont plus aucune marge de manoeuvre ou de recours autre que des déclarations à l'adresse des autorités et de la presse écrite. Les résidants de la cité des 56 logements sociaux à Azazga (face à l'ancien siège de la protection civile) viennent de saisir le wali de Tizi Ouzou à propos d'un chantier de 12 logements LSP implanté sur un espace vert jouxtant leur immeuble (voir photo). «Des toboggans ont été arrachés et ce terrain qui était une aire de jeu pour nos enfants est en train d'être clôturé par le promoteur», nous dit l'un des habitants de la cité, constitués en association. Dans leur correspondance adressée au wali de Tizi Ouzou, on peut lire : «Lors de la réalisation des 56 logements OPGI à Azazga-centre, achevés en 1973, il y avait dans le projet une aire de jeu à proximité du bâtiment A3, qui était dotée des équipements nécessaires aux jeux et à l'occupation des enfants de la cité. Maintenant, un entrepreneur des travaux publics a installé un panneau de signalisation d'un chantier de 12 logements LSP sur l'aire de jeu qu'il commence à clôturer. Nous ne savons pas si la décision d'occuper l'aire de jeu émane d'une quelconque administration publique ou du propre chef de ce promoteur. Quoi qu'il en soit, nous sommes surpris et stupéfaits de la suppression de l'aire de jeu alors que nous avons acquis les logements avec l'existence de cette infrastructure qui était partie intégrante de la cité à laquelle elle ne peut être soustraite par la suite». Le collectif des résidants demande au wali de «diligenter une enquête afin d'identifier l'auteur qui est à la base de ce coup de force, d'ordonner au promoteur d'arrêter sa tentative de construction et de remettre les lieux en l'état où il les a trouvés».