Des associations fictives continuent de bénéficier de subventions « généreuses », avec la bénédiction de certains responsables. Elles sont plus de 900 associations recensées à travers la wilaya de Souk Ahras, mais elles sont minoritaires, celles qui se conforment aux lois les régissant. Lors de la première session de l'APW, des élus, notamment le docteur Aouaidjia, ont été d'une grande pertinence, s'agissant des fonds de wilaya. «Je tiens pour responsables les gens de la direction de la jeunesse et des sports pour l'anarchie qui persiste dans les subventions des clubs sportifs», a-t-il déclaré. D'autres ont soulevé le problème des associations fictives qui continuent à avoir pignon sur rue sans aucune activité. L'un d'eux avait soufflé à la presse : «En 2007 une enquête a été ouverte au niveau du 3ème arrondissement sur la création de plusieurs entités fictives où l'on avait décelé des indices de blanchiment d'argent par le biais de collectes imaginaires». Une source sécuritaire a révélé qu'en 2010 un détournement dans les fonds des assurances des jeunes karatékas de l'Opow Badji Mokhtar sans qu'une suite ne soit donnée à ce dossier. Vol des archives, rapport accablant de l'IGF, vente d'un minibus aux enchères sans dossier, transfert d'un matériel de musculation estimé à 3 million de dinars à Diar-Ezzerga par un membre d'une association….Tout est permis en milieu associatif, surtout quand on a les moyens d'acheter le silence des autres. Approché par El Watan, il y a quelques mois, le directeur de la jeunesse et des sports avait affirmé qu'aucune association ne sera tolérée sans lecture du bilan moral et financier. Elles sont des centaines à persister et signer leur refus de se conformer au règlement. Aucune association, du moins jusqu'à l'heure où nous rédigions ce papier, n'a été sommée officiellement de le faire ni de la part de la DJS ni de l'administration de la wilaya. Des entités caritatives, des organisations nationales et des associations à caractère social, sportif, professionnel ou autres gardent indéboulonnables leurs présidents, qui font montre de signes apparents de richesse, abondent en lettres de remerciements et prient pour que ça dure. Les colonnes des journaux et les archives des différents services de sécurité sont remplis de scandales financiers qui partent parfois d'une collecte sans importance ou de frais de restauration excessifs justifiés par la sacro-sainte formule d'encouragement du mouvement de la société civile. Un mouvement qui peine à réunir dix personnes pour d'abord nettoyer les immondices qui jonchent le sol devant chez soi à longueur d'année.