Quelques jours après le lancement de son nouveau service « Allo », l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (Djezzy) vient d'être destinataire d'une note confidentielle de l'ARPT le sommant de mettre fin à sa campagne publicitaire qui a créé la confusion auprès des consommateurs. Bien que l'ARPT ait envoyé la même missive aux trois opérateurs (Mobilis, Djezzy et Nedjma), les rédacteurs de la note visaient directement Djezzy. L'objet du délit : les placards publicitaires dans les journaux et les spots à la radio où les services de communication de Djezzy ont exagéré les « imprécisions », frôlant la publicité mensongère. Au fond, l'ARPT ne conteste pas l'offre commerciale du nouveau service « Allo ». Le consommateur est libre d'acheter sa puce chez l'opérateur qu'il veut, mais à une seule condition : il faut qu'il soit informé d'une façon précise et sans équivoque sur l'offre. Cette condition est d'ailleurs, clairement explicitée dans le cahier des charges des trois opérateurs mobiles. Ainsi, dans le cas du cahier des charges d'Orascom, l'article 22 relatif à l'information du public et à la publication des tarifs stipule que « le titulaire [de la licence, ndlr] a l'obligation d'informer le public de ses tarifs et des conditions générales d'offres de services ». Ainsi pour les tarifs, la pub de Djezzy affirme que l'abonné « Allo » peut appeler et envoyer des SMS à 5 DA. Or, cela est soumis à condition : elle n'est valable que pour « le numéro préféré ». Pour les autres appels vers Djezzy ou les autres réseaux (Mobilis, Nedjma et le fixe), après calcul, la minute est facturée à 22,50 DA TTC. Le mode de facturation est, quant à lui, « par secondes » et non « à la seconde ». Djezzy facture par palier de 30 secondes indivisibles (lire la page multimédia d'El Watan à paraître demain). Quant à la durée de validité des cartes de recharge (500 DA), elle est de 20 jours et non de 3 mois comme annoncé dans la presse. Les 3 mois représentent, dans les faits, la durée de préservation de la ligne de l'abonné durant laquelle il peut réactiver sa puce après paiement d'une pénalité. L'amalgame entre le prix en hors taxe et en toutes taxes comprises est lui aussi reproché à l'opérateur mobile. Les nouveaux abonnés au service « Allo » qui ont fait l'expérience ont eu la surprise de voir leur solde crédité de 400 DA (HT) au lieu des 500 DA (TTC). L'ARPT reproche aussi à l'opérateur de ne pas avoir mis en évidence qu' « Allo » est un service Orascom et de ne pas avoir choisi des couleurs le distinguant du nouvel opérateur Nedjma. La précision de l'ARPT va jusqu'au « A » de « Allo » dont la police de caractère ressemble à celle du « W » de Wataniya. Du côté de Djezzy, c'est un autre son de cloche. Le deuxième opérateur n'a pas apprécié la dernière campagne de publicité de Nedjma dans laquelle il est clairement suggéré aux consommateurs de « changer » d'opérateur et considère que cette pratique est « antidéontologique ». Quoi qu'il en soit, les observateurs font remarquer que Djezzy n'a lancé l'offre « Allo » (qui existe déjà en Egypte chez Mobinil) que pour marquer sa présence après le lancement de Nedjma en attendant de mettre en place une « riposte » valable. Mais, apparemment, à trop faire dans la confusion, Djezzy a fini par irriter le régulateur qui l'a épinglé pour « confusion sur les tarifs ». Enfin, la nécessité d'une association de défense des consommateurs se fait de plus en plus ressentir.