En obligeant OTA à revoir ses prix à la hausse, l'Arpt reconnaît la faiblesse des autres opérateurs, incapables d'attirer les clients. La solution au confit opposant l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) à Orascom Télécom Algérie (OTA), leader du marché de la téléphonie en Algérie, à propos de la dernière offre tarifaire Allo OTA, n'est pas au bout de la ligne ni du fil. S'étant mise aux abonnés absents, un certain temps, l'Arpt a réagi à travers un placard publicitaire en insistant sur le risque potentiel que peut peser sur la concurrence l'offre d'OTA qui «si elle venait à perdurer, aboutirait inéluctablement à un retour - à une situation monopolistique qui remettrait en cause les objectifs recherchés par la réforme et l'ouverture du secteur à la concurrence». L'Arpt se pose, même, en défenseur des opérateurs «sur le long terme, une telle situation n'est ni dans l'intérêt du développement du secteur, ni dans celui des opérateurs, qui ont beaucoup investi, ni dans celui des consommateurs». Or, il est connu que l'intervention des Autorités de régulation et de concurrence dans le domaine tarifaire est facultative et que ce sont les besoins du marché qui définissent ce genre de considérations.A partir, de ces précisions de l'Arpt, deux constats s'imposent de facto: ou OTA n'est pas encore un monopole et la forcer à augmenter ses tarifs quand ceux des autres baissent revient alors à la condamner injustement, et au détriment des fameux consommateurs que l'Arpt prétend vouloir protéger, ou elle est déjà un monopole et devrait, dans ce cas, avoir tendance à vouloir augmenter ses prix plutôt que les baisser et on devrait la forcer à les baisser davantage. Ce qui est contradictoire avec les lois du marché. La réponse se trouve dans le communiqué de l'Arpt où il est noté: «Cette situation (...) aboutirait, inéluctablement, à un retour à une situation monopolistique (...)». Ainsi par cette mise en garde, OTA n'est pas un monopole, mais elle risque de le devenir, en l'obligeant à augmenter ses tarifs au lieu de soutenir une baisse telle que préconisée par son offre Allo OTA. En outre, en obligeant OTA à revoir ses prix à la hausse, l'Arpt reconnaît la faiblesses des autres opérateurs, incapables d'attirer les consommateurs. Sur ce point, il y a lieu de souligner que les prix pratiqués par d'autres opérateurs seront revus à la hausse après un délai de promotion. Pauvre client, éternel dindon de la farce, qui devra après cette date payer sa consommation plus chère. Et dire que la concurrence est basée sur le rapport prix-qualité. Et dire que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemâa Haïchour, a été clair dans ses déclarations: «Les pouvoirs publics veilleront à ce que les opérateurs évoluent dans un climat sain». Il a même sommé l'Arpt à respecter «le cadre réglementaire qui régit le marché concurrentiel des TIC au regard de la loi mais aussi au regard des engagements des opérateurs. Nous demandons à l'Arpt de ne pas aller dans un sens rigide et essayer d'être flexible et souple dans ses décisions tout en respectant la loi, en approfondissant l'étude des segments tarifaires des opérateurs, quitte à recourir à une expertise étrangère». Or, la réalité du terrain est tout autre, puisque l'opérateur Lacom vient de retirer 20 millions de dollars de son investissement initial en Algérie. A ce rythme, le lancement de la 4e licence de téléphonie mobile (licence 3G) risque de pâtir de ces événements. Dans le même ordre d'idées, l'Arpt soutient protéger les opérateurs ayant beaucoup investi. L'Arpt soutient-elle Orascom Télécom Algérie, l'opérateur ayant le plus investi en la matière en Algérie, en bloquant son offre tarifaire Allo OTA? Décidément, on ne comprend plus rien à ce que raconte l'Arpt.