Quelques jours à peine après avoir exigé d'Orascom Télécom Algérie de retirer son offre sur son produit Allo OTA, voilà que l'Autorité de régulation des postes et télécommunication (ARPT) cautionne une baisse substantielle des tarifs chez Mobilis. L'opérateur historique vient, en effet, de lancer une nouvelle offre promotionnelle sur son produit Gosto. Mobilis propose à ses abonnés un tarif de 2,99 DA par palier de 30 secondes vers trois numéros du réseau ainsi qu'un tarif de 6 DA les 30 secondes vers un numéro favori à l'international. Le fait que l'opérateur se décide, enfin, à revoir ses tarifs à la baisse est chose normale, et cela ne peut avoir qu'un impact positif sur le consommateur. Il reste néanmoins que l'ARPT est à blâmer dans cette affaire. Il serait utile de rappeler que l'autorité a exhorté Orascom Télécom Algérie de retirer son offre sur le produit Allo OTA, après avoir "relevé le caractère substantiel de la baisse annoncée par Djezzy, dont il résulte un tarif singulièrement bas". L'ARPT va plus loin dans son raisonnement, indiquant qu'à travers ce genre d'offres, Djezzy serait susceptible d'empêcher toute concurrence sur un marché pertinent, comme celui du GSM, de subsister. La nouvelle promotion annoncée par Mobilis vient donc remettre en cause les fondements de ce raisonnement, puisqu'il s'avère que les opérateurs peuvent finalement évoluer sur le marché et à armes égales. Dire donc qu'un opérateur est en position dominante par rapport aux autres n'est que pure hérésie. Aussi, il serait utile de rappeler que l'offre d'OTA consistait en un tarif de 3 DA par palier de 30 secondes vers 3 numéros préférés. Mobilis concède donc des baisses plus importantes pourtant, il n'a pas été destinataire d'une notification de l'ARPT le priant de retirer son offre. L'on se demande alors, sur quelles bases logiques, réglementaires, et éthiques, se fonde l'ARPT pour décider qu'un opérateur peut aller vers des baisses de tarifs alors qu'un autre non, alors que les cahiers des charges stipulent clairement dans l'article 20 que les opérateurs ont "la liberté de fixer les des services offerts aux abonnés". On aurait plutôt l'impression que ce genre de comportement est discriminatoire, et s'il s'avère que c'est effectivement le cas ce serait grave. Quelle image voudrait-on donc refléter du marché algérien ? Il est clair que tout investisseur ne peut s'avancer sur un marché donné que si ses droits sont dûment garantis par un Etat de droit. Est-ce le cas ?