Plus de 65 ans après la Nakba de 1948, le drame du peuple palestinien se poursuit. A l'époque, plus des deux tiers des Palestiniens ont été forcés de quitter leurs terres et leurs maisons pour fuir les massacres perpétrés par les hordes terroristes sionistes. Ghaza De notre correspondant Ils s'étaient réfugiés dans des régions de la Palestine qui n'avaient pas encore été occupées, comme la bande de Ghaza et la Cisjordanie, ou dans les pays voisins, principalement la Jordanie, la Syrie et le Liban. Ce crime contre l'humanité, qui a changé la face de toute la région du Proche-Orient, est resté, à ce jour, impuni. Pour diminuer les conséquences de cet exode, la communauté internationale a choisi l'approche humanitaire. C'est ainsi que furent créés des offices au niveau de l'Organisation des nations unies, dont l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (Unrwa). Cette structure est chargée de garantir le minimum vital à la population. C'est ainsi que sont nés les différents et célèbres camps de réfugiés palestiniens. Une partie de la nourriture, la prise en charge sanitaire et l'éducation étaient fournis par l'Unrwa. Cet office a publié mardi une étude inquiétante sur les conséquences de la réinstallation forcée de 150 familles palestiniennes d'origine bédouine, par Israël, après l'expansion de la colonie juive de Ma'ale Adoumim. Cette colonie a été construite sur des terres palestiniennes de la Cisjordanie occupée en 1967. Elle est située à 7 km de la ville sainte d'El Qods. Comme toutes les colonies, Ma'ale Adoumim est illégale au regard du droit international. Mais depuis sa création en 1975, elle n'a cessé de s'élargir d'année en année aux dépens bien entendu de terres spoliées aux Palestiniens. Depuis 1991, elle a le statut de ville et est considérée comme une banlieue de la ville sainte. Israël, un état au-dessus des lois Cette étude, publiée avec l'organisation non gouvernementale israélienne Bimkom, montre que la situation des familles transférées dans le village d'Al Jabal n'est pas viable tant sur le plan économique que social. Leur réinstallation autour d'un seul pôle urbain est en effet, selon l'étude en question, en train de détruire la cohésion sociale et l'économie de base de ces communautés pastorales et nomades. Malgré ce constat dramatique, le gouvernement israélien envisage de donner un coup d'accélérateur aux colonisations. Le porte-parole de l'Unrwa, Chris Gunness, a affirmé à ce propos que les autorités israéliennes envisagent de créer un deuxième village bédouin en Cisjordanie occupée. Les familles bédouines visées par le nouveau projet de réinstallation l'ont catégoriquement rejeté, arguant des dommages irréversibles à leur mode de vie et leur économie traditionnelle, comme c'est le cas pour le village d'Al Jabal, situé à 300 m de la décharge principale de la ville d'El Qods, où arrivent chaque jour 700 tonnes de déchets. Selon les études environnementales les plus récentes, les fortes teneurs en gaz toxique qui s'en dégagent constituent une menace immédiate pour la santé des habitants. Les risques d'incendie sont par ailleurs élevés. Le transfert de force de ces familles bédouines est contraire au droit international. Si Israël réussit, malgré tout, à déplacer toutes les familles bédouines rurales de la périphérie de la ville sainte d'El Qods vers d'autres lieux, le nombre de personnes transférées ainsi sera quatre fois supérieur à la population du village Al Jabal, soit environ 5000 âmes. Ce serait alors le deuxième transfert de ces Palestiniens qui se trouvaient avant 1948 dans le désert du Néguev palestinien. Plus de soixante ans après le début de leur exode, les réfugiés palestiniens vivent toujours sous la menace de déplacements forcés, conclut avec inquiétude l'Office de secours pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient dans son rapport. Malgré les éléments accablants qu'il contient, ce document risque néanmoins de passer encore inaperçu comme tant d'autres avant lui. Et cela durera tant qu'Israël gardera le statut d'Etat au-dessus des lois.