L'Office de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) a publié mardi une étude sans précédent sur les conséquences de la réinstallation forcée de 150 familles palestiniennes d'origine bédouine par Israël à la suite de l'expansion en 1997 de la colonie de peuplement de Maale Adummim, qui, souligne-t-il, ''est illégale au regard du droit international'' et ''non viable''. Cette étude, élaborée conjointement avec l'ONG israélienne Bimkom, montre que la situation de ces familles transférées dans le village d'Al Jabal n'est pas viable tant sur le plan économique que social. La réinstallation autour d'un seul pôle urbain est en effet, selon le rapport, en train de détruire la cohésion sociale et l'économie de base de ces communautés pastorales et nomades. ''Les autorités israéliennes envisagent de créer un deuxième village bédouin en Cisjordanie occupée'', a affirmé le porte-parole de l'UNRWA, Chris Gunness, qui a ajouté que les conclusions sans ambiguïté de ce rapport pourraient conduire à une révision du projet. Les communautés qui doivent faire partie de ce projet de réinstallation l'ont rejeté, arguant des dommages irréversibles à leur mode de vie et leur économie traditionnelle, comme c'est le cas pour le village Al Jabal. Pour cette organisation onusienne, si cette réinstallation devait avoir lieu, elle s'apparenterait alors à ''une éviction forcée, incompatible avec le droit international''. Pour sa part, l'ONG israélienne Bimkom a également affirmé que l'allocation d'une petite parcelle de terrain pour chaque famille, reliée aux infrastructures de base, peut conduire à des violations de leurs droits élémentaires. Le village Al Jabal est situé près de la plus grande décharge de Cisjordanie, où arrivent chaque jour 700 tonnes de déchets. Selon les études environnementales les plus récentes, les fortes teneurs en gaz toxique posent une menace immédiate à la santé des habitants et les risques d'incendie sont élevés. Si Israël menait à bout le projet de réinstallation de toutes les familles bédouines rurales de la périphérie d'El-Qods vers d'autres sites, le nombre de personnes déplacées serait alors quatre fois supérieur au nombre de résidents du village d'Al Jabal, avertit l'UNRWA. Plus de soixante ans après le début de leur exode, les réfugiés palestiniens vivent toujours sous la menace de déplacements forcés, conclut avec préoccupation cette organisation de l'ONU.