Le juge d'instruction en charge du dossier de la militante féministe tunisienne Amina a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, avoir ordonné son maintien en détention dans le cadre de poursuites pour association de malfaiteurs, profanation de cimetière et atteinte aux bonnes mœurs. Le juge a également annoncé que la jeune femme, qui attendait hier le verdict de son procès, pour le port d'un aérosol lacrymogène, sera interrogée le 5 juin dans le cadre de ces nouvelles poursuites. Pour sa part, Mokhtar Janène, l'un des avocats d'Amina Sboui, plus connue sous le pseudonyme d'Amina Tyler, a confirmé qu'un «mandat de dépôt a été émis» contre sa cliente qui risque six mois de prison pour atteinte aux bonnes mœurs et deux ans de détention pour profanation de cimetière. La jeune femme s'était rendue le 19 mai à Kairouan pour protester contre le congrès du groupe salafiste djihadiste Ansar Charia, un rassemblement interdit par les autorités. Elle a été arrêtée après avoir peint sur un muret près d'un cimetière «Femen», puis placée en détention pour le port prohibé d'un aérosol lacrymogène. Par ailleurs, un rassemblement a été organisé, hier à Alger, en soutien à la militante féministe tunisienne. Même si peu de monde a répondu à l'appel, une pétition de soutien à Amina a été remise aux diplomates tunisiens.