Près de 75% des malades atteints de cancer colorectal se présentent à un stade avancé de la maladie, a affirmé jeudi à Alger le professeur Mohamed Oukel, chef du service oncologie à la clinique du Beau Fraisier relevant du CHU de Béni Messous. Intervenant à l'occasion de la Journée mondiale de la santé digestive qui coïncide avec le 29 mai de chaque année et sur la base d'une étude menée par le service gastro-entérologie du CHU Mustapha Pacha, le Pr Oukel a indiqué que la plupart des malades atteints de cancer colorectal se présentent au service à un stade avancé. Un état de fait établi également à la clinique du Beau Fraisier à travers un suivi médical de près de 2500 cancéreux. Le tiers de ces malades étaient atteints de cancer colorectal dont 37% à un stade avancé de la maladie. Un diagnostic précoce de ce type de cancer augmente les chances de guérison et réduit sensiblement les coûts de traitement, précise le Pr Oukel, rappelant que le cancer colorectal dépisté dès les premières phases nécessite une simple intervention chirurgicale, alors qu'à un stade avancé, le traitement passe par la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et la thérapie ciblée. Le cancer colorectal est la forme de cancer la plus répandue en Algérie après le cancer du sein et du col de l'utérus chez la femme et le cancer de la prostate chez l'homme. La directrice adjointe chargée des programmes intégrés et de la lutte contre les maladies chroniques au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le docteur Djamila Nadir, a annoncé, en marge de cette journée d'étude et de sensibilisation des médecins généralistes aux dangers du cancer colorectal, l'élaboration d'un programme multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des maladies chroniques. Le Dr Nadir a souligné l'engagement du gouvernement à lutter contre les facteurs de risque des maladies chroniques. Ce programme qui met à contribution tous les acteurs sur le terrain vise à réduire l'incidence des maladies chroniques et par conséquent le nombre de décès causés par celles-ci, a-t-elle précisé, insistant sur l'importance des généralistes qu'elle a qualifiés de véritables «traits d'union» entre les différents acteurs. La responsable a, par ailleurs, mis l'accent sur la prévention et la sensibilisation aux maladies chroniques répandues en Algérie, dont le cancer, le diabète, les cardiopathies et les maladies respiratoires. Rappelant les mesures prises par les pouvoirs publics pour lutter contre les facteurs de risque des maladies chroniques, qui représentent 70% des maladies répandues en Algérie, le Dr Nadir a cité les taxes imposées par l'Etat sur le tabac et les boissons sucrées.