Une réflexion est menée par la wilaya pour voir quel sort réserver à ces magasins dont les propriétaires ne se manifestent presque jamais. Des locaux commerciaux appartenant à des privés sont fermés à double tour. Sur les grandes avenues, dans les venelles, dans les quartiers du centre de la capitale et de sa périphérie proche, des rideaux poussiéreux sont baissés. A Belouizdad, des gobelets et autres objets en plastique s'entassent devant ce que fut la devanture boisée d'un local, autrefois prospère, de la grande rue. D'autres locaux sont devenus le royaume des rongeurs. Des traînées d'eaux usées sortent de ces magasins dont les propriétaires sont absents pour des raisons liées aux problèmes d'héritage. A la rue Hassiba Ben Bouali, les locataires d'un immeuble étaient obligés d'enjamber une flaque d'eau putride à la sortie de leur bâtiment. Le problème a duré plusieurs mois avant que les pouvoirs publics ne décident de passer à l'action : le local a été ouvert et l'Epic de wilaya Asrout a envoyé des agents qui ont lavé à grande eau les lieux (voir photo). Dans la commune d'Alger-Centre, l'opération de réhabilitation des devantures des immeubles a buté sur un écueil : les locaux abandonnés ne devant pas être réaménagés, comme l'a souhaité l'APC d'Alger-Centre. Le statut juridique de ces magasins ne permet pas en effet aux autorités locales ou à l'OPGI d'entamer des opérations qui doivent être effectués par les propriétaires. Les services de la commune n'ont pu joindre les concernés : changement d'adresse, litiges familiaux rendent difficile toute action en direction des nombreux propriétaires. Dans le seul centre de la capitale, il y aurait une trentaine de locaux dont les propriétaires ont mis, depuis longtemps, la clef sous le paillasson, nous signale le président de l'APC, Abdelhakim Bettache, qui se fait fort depuis quelques mois de redorer le blason terni de sa ville. Y aurait-il des actions des autorités pour «prendre en charge» ces locaux qui amochent la ville ? Selon M. Bettache, la wilaya, sensibilisée sur ce problème, a «pris à bras-le-corps» l'opération. «Il y a une réflexion au niveau de la wilaya pour voir quel sort réserver à ces magasins dont les propriétaires ne se manifestent presque jamais. La réflexion consiste à récupérer ces locaux pour utilité publique. Ils pourraient servir pour des projets d'intérêt commun. Si les occupants se manifestent, à ce moment-là, ils pourraient être indemnisés ou autre chose. Le travail de réflexion est en cours. Ce n'est pas encore tranché», signale M. Bettache. Les locaux des anciennes Galeries algériennes, des anciennes entreprises comme l'Enaditex sont abandonnés en raison quelquefois des réticences des autorités à les céder à des particuliers. Un grand homme d'affaires, propriétaire d'un grand espace au centre de la capitale, a vu son projet bloqué par les autorités. Des locaux, toutefois, de l'entreprise Enaditex, ont été récupérés par un privé sur la rue Larbi Ben M'hidi. Des travaux de rénovation y ont été lancés depuis quelques mois.