Des dizaines d'enfants atteints de cette pathologie sont en attente de prise en charge par le seul centre psychopédagogique, dont les capacités d'accueil ne vont pas au-delà de 69 places. Les parents des trisomiques se retrouvent seuls à combattre l'indifférence des uns et les regards des autres, d'autant plus qu'il y a un déficit en structures spécialisées devant prendre en charge cette frange de la société. Les centres ou ce qui en semble être, se trouvant à Sétif, n'arrivent pas à répondre à toutes les demandes. Le directeur du centre psychopédagogique (CPP) de Sétif nous dira : «Le centre accueille 69 trisomiques alors que des dizaines d'autres se trouvent en liste d'attente. Nos capacités d'accueil ne nous permettent pas de répondre favorablement à toutes les sollicitations.» Aussi, les parents expriment-ils leur ras-le-bol. «Les autorités ne pensent guère à cette catégorie d'enfants. Ils ont pourtant des droits comme tous les autres. La moindre des choses, c'est assurer une prise en charge socio-éducative. Un seul centre psychopédagogique au niveau d'une aussi grande ville n'est pas suffisant d'autant plus que la demande est importante. On est obligé d'intégrer nos petits dans des écoles privées qui coûtent les yeux de la tête. De nombreuses familles sans ressources ne peuvent se permettre un tel choix», témoigne un père de trisomique. «Notre centre assure une formation professionnelle dans plusieurs domaines, la coiffure, le jardinage, la poterie, la menuiserie et bien d'autres encore, mais en vain, puisque les entreprises publiques ou privées ne font aucun effort pour recruter les trisomiques, des êtres normaux», explique le directeur du CPP. Dans l'attente d'une scolarisation, les trisomiques vivent, pour certains d'entre eux, en marge de la société. Attention, nul n'est à l'abri d'un handicap ou d'un accident du même acabit.