L'ouverture de la deuxième classe pour la scolarisation des enfants atteints de trisomie 21 ou syndrome de Down est prévue à la prochaine rentrée scolaire dans la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on appris du président de la section locale de l'Association nationale pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT). Cette classe intégrée à l'école primaire Mimoun de la cité Le Cadi de Tizi Ouzou aura à assurer une scolarité pour un groupe d'une dizaine d'enfants trisomiques ayant subi au préalable une rééducation orthophonique pour l'apprentissage du langage, a relevé le Dr Hallit M., qui a défini la trisomie 21 comme étant une anomalie chromosomique responsable d'un retard mental de cause génétique. Cette nouvelle classe viendra s'ajouter à celle ayant ouvert ses portes en novembre 2009 à l'école primaire Saliha Ouatiki, toujours au centre-ville de Tizi Ouzou où sont admis 9 enfants. S'exprimant en marge d'une journée d'information organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et dédiée à cette pathologie, ce pédiatre a fait également état d'un autre projet consistant en l'extension du centre orthophonique actuel de la section locale de l'ANIT pour une prise en charge d'un maximum d'enfants trisomiques en vue de les préparer à leur scolarité. Pour maximiser les conditions d'épanouissement de ces enfantas atteints de cette maladie caractérisée par un retard cognitif associés à des modifications morphologiques particulières, le Dr Hallit a préconisé la construction d'un établissement spécialisé pour la prise en charge intégrée sur le plan social, médical et psychopédagogique. Prévoyant des prestations indispensables pour le bien-être de l'enfant trisomique telles la kinésithérapie, la rééducation motrice, les consultations médicales spécialisées pour les malformations associées à la trisomie 21, un suivi psychologique et orthophonique. Considérant l'absence de ce type de structures pour la prise en charge de ce cette catégorie de la société au niveau des localités de la wilaya, notre interlocuteur a estimé que l'idéal est de disposer d'une classe dans une école primaire publique et d'un centre orthophonique au niveau de chaque daïra. Pour vaincre certains préjugés affectant ces enfants-là connus également sous la désignation de «mongoliens», le Dr Hallit a lancé un appel à la société en général à modifier son regard vis-à-vis de ces enfants qui ont les mêmes sentiments et émotions, afin, a-t-il dit, de faciliter leur insertion dans la société. Comme il a exhorté également les familles à se rapprocher de la section locale de l'ANIT pour se concerter entre elles sur les voies et moyens de venir en aide à leurs progénitures mais aussi atténuer leur handicap et assurer leur évolution normale. Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité d'une prise en charge précoce de cette maladie sachant que la scolarisation d'un enfant trisomique ne peut se faire sans une rééducation orthophonique intervenant de la naissance à l'âge de six ans. Pour sa part, Hamad Djamel Eddine, membre du bureau national de l'ANIT, créée en 1992, a estimé la prévalence de cette pathologie en Algérie, à un cas sur 600 naissances vivantes par an, selon les statistiques du service de maternité du CHU Mustapha-Pacha d'Alger. Mais, a-t-il déploré, seuls 265 enfants trisomiques bénéficient à l'échelle nationale d'une scolarité, répartis dans 28 classes spécialisées et intégrées à l'école publique ouvertes au niveau des wilayas d'Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Blida, Boumerdès, Tipasa, Skikda, Jijel et Oran. Alors que, a-t-il poursuivi, 240 autres enfants trisomiques suivent des séances de rééducation orthophoniques pour l'apprentissage de la langue.