Le premier puits-pilote est prévu à Ghadamès-Berkine, suivi par des tests dans les bassins d'Illizi, Timimoun, Ahnet et Mouydir. Les compagnies Statoil et Repsol ont entrepris des études afin d'identifier les caractéristiques géologiques des réservoirs de schiste algériens. L 'Algérie dispose des troisièmes réserves les plus importantes au monde de gaz de schiste. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), laquelle dépend du département d'Etat à l'Energie, vient de réviser ses estimations de réserves mondiales de gaz et de pétrole de schiste techniquement récupérables établis en 2011. Le rapport de l'EIA version 2013 a conclu ainsi à un triplement des estimations concernant le cas particulier des réserves de gaz de schiste exploitables dont disposerait l'Algérie. Le potentiel de l'Algérie serait d'ailleurs gazier. Ainsi, l'agence américaine précise que son étude porte sur sept grands bassins renfermant des hydrocarbures de schiste, à savoir Ghadamès-Berkine, le bassin d'Illizi à l'est ainsi que les bassins de Mouydir, Ahnet, Timimoun, Reggane et Tindouf. L'EIA estime le potentiel de ces sept bassins à 3,4 trillions de pieds cubes de gaz dont 707 billions de pieds cubes récupérables. Elle estime également le potentiel de pétrole de schiste et de condensat de six de ces bassins à 121 milliards de barils, dont 5,7 milliards de barils récupérables. Le rapport de l'EIA n'oublie pas non plus de rappeler que la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach déploie depuis peu des efforts conséquents afin d'identifier le potentiel de gaz de schiste dont disposerait l'Algérie. Le document précise ainsi que Sonatrach a établi une base de données complète à ce propos. Il rappelle également le programme que la compagnie a entrepris pour sonder ce potentiel. Celui-ci comprend le forage d'une série de puits-pilotes pour tester la productivité des bassins prioritaires à des profondeurs modérées et répondant à certains critères techniques. Le premier puit-pilote est prévu, selon le rapport, à Ghadamès-Berkine, suivi par des tests dans les bassins d'Illizi, Timimoun, Ahnet et Mouydir. Et d'ajouter que des compagnies énergétiques internationales, à l'image de Statoil et Repsol, ont également entrepris des études afin d'identifier les caractéristiques géologiques des réservoirs de schiste algériens. Le rapport de l'EIA, qui précise ainsi que la moitié des réserves de gaz de schiste hors des Etats-Unis sont concentrées dans cinq pays, indique que l'Algérie disposerait de l'équivalent d'un peu plus de 20 000 milliards de mètres cubes de gaz récupérables contre une estimation précédente d'environ 6500 milliards de mètres cubes. L'Algérie se hisse ainsi en troisième du classement de l'EIA en matière de réserves de gaz de schiste récupérables derrière la Chine, qui disposerait de 1,115 trillion de pieds cubes (31 573 milliards de mètres cubes) et l'Argentine avec 802 000 milliards de pieds cubes (soit 22 710 milliards de mètres cubes de gaz). L'Algérie précède aussi les Etats-Unis qui disposerait selon le même classement de 665 000 milliards de pieds cubes de gaz (l'équivalent de 18 830 milliards de mètres cubes) suivis du Canada et du Mexique. Rentabilité économique incertaine Cependant, selon la firme de consulting Advanced Ressources International qui a contribué au rapport de l'EIA, les Etats-Unis disposeraient de ressources beaucoup plus importantes estimées à 1,161 trillion de pieds cubes surclassant ainsi l'ensemble des pays précités. Globalement, les estimations de gaz de schiste récupérables ont été augmentées de 10% par rapport aux chiffres de 2011 à 7,299 trillions de pieds cubes. Pour ce qui est des pétroles de schiste, les réserves récupérables sont de 345 milliards de barils. Aussi, plus de la moitié des ressources identifiées de pétrole de schiste hors Etats-Unis se trouvent concentrées dans les quatre pays que sont la Russie, la Chine, l'Argentine et la Libye. Il est utile de préciser dans ce sens que l'EIA a couvert, dans sa nouvelle étude, 137 formations d'hydrocarbures non conventionnels dans 41 pays en dehors des Etats-Unis, contre 69 formations dans 32 pays dans un rapport similaire en 2011. Aussi, l'EIA pense que les réserves d'hydrocarbures de schiste se concentrent dans une poignée de pays ; elle estime que leur rentabilité économique est incertaine. Elle considère ainsi que le potentiel des hydrocarbures de schiste constitue 32% des réserves mondiales de gaz et 10% des réserves de pétrole, les gaz de schiste qui constitue et qu'ils pourraient stimuler à l'avenir l'offre mondiale d'énergie. Toutefois, si l'agence offre un aperçu complet de ce potentiel, elle estime que le potentiel de réserves techniquement récupérable n'est pas en soi une garantie d'approvisionnement. Ainsi, «vu les différences dans le monde en termes de formations de schiste, d'un point de vue géologique et de celui des conditions au-dessus du sol, l'étendue de la rentabilité économique des ressources techniquement recouvrables n'est pas encore claire». Ceci en plus du fait que la technologie de la fracturation hydraulique est déjà coûteuse.