Il est né le 27 mars 1925 à Alger et a été enterré au cimetière de Sidi M'hamed (Alger) le mardi 12 juin 2012. Il était venu à Tipasa pour assister, aux côtés d'autres authentiques militants de la cause nationale, Ihaddadène Zoheir, Basta Arezki, Mme Amirat Zoubida, Ghafir Mohamed et Azzi Abdelmadjid, pour ne citer que ceux-là, à la célébration de la Journée internationale de la presse, le 3 mai 2012. Avant de prendre place à bord du véhicule de son fidèle compagnon, Hadj Slimane, pour regagner Alger, il nous a balancé : «Faites appel à nous tant que nous sommes debout.» C'est dans un quartier populaire expurgé de traîtres durant la Révolution que Hadanou Ahmed, puisque c'est de lui qu'il s'agit a vu le jour. «D'abord, évoquez le parcours du militant, Radjef Belkacem, depuis le début des années 40, nous demande-t-il, l'un des membres fondateurs de l'Etoile nord-africaine avec Messali Hadj, avant qu'il n'intègre le PPA, le MTLD et enfin le FLN, et de mourir après l'indépendance presque dans l'anonymat, avant de parler de ma personne», nous dit-il. Radjef Belkacem, Fillali Embarek, Cheikh Banoune étaient 3 militants dévoués pour l'indépendance de l'Algérie. Ils auront été les premières personnes qui ont accompagné en douceur le jeune Ahmed Hadanou vers «l'océan du militantisme». «Une école de patriotisme, affirme notre interlocuteur, mais c'est Ahmed Bouda, mon père spirituel qui est à l'origine de mon ralliement au sein du PPA au courant de l'année 1941», explique-t-il. M'hamed Yazid lui donne un autre prénom, Toufik, quand Hadanou Ahmed avait été affecté par les responsables du PPA, pour d'autres missions dans la région Sud de la France, avant de rayonner vers d'autres pays européens. En 1948, au café de Missoum à Laâqiba (Belcourt), Ahmed El-Kabba et ses 4 copains (Bouda, Moumdji Zine El Abidine, Tounsi Lounès et Ahmed Fayel) font la connaissance de Ahmed Ben Bella et Abane Ramdane, accompagnés par son ami, Mohamed Belouizdad. Avec Ahmed Mahsas, Boudissa et Radjef Belkacem, le jeune militant «Toufik» avait fait partie des précurseurs dans la création des cellules FLN à Paris. En France, Bachir Boumaza avait été désigné adjoint de Toufik. Ahmed El-Kabba avait aussi participé aux manifestations du 1er Mai 1945 à Alger. Il avait subi, mais surtout résisté aux affres et aux tortures dans différentes prisons algériennes. Toufik négociait avec les Belges et les Allemands pour acheter des armes durant la guerre de Libération nationale. L'ordre venait de Benyoucef Benkhedda. Notre interlocuteur nous révèle que l'avocat, Benabdallah, se chargeait de la récupération des bagages chargés d'armes à feu à partir des consignes des gares parisiennes. Elément incontournable, Ahmed El-Kabba a côtoyé dans «son travail en Algérie et en France» d'autres militants, à savoir Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad, Mohamed Khider, Omar Boudaoud, Boulahrouf, Benyoucef Benkhedda, M'hamed Yousfi, Athmane Belouizdad, Krim Belkacem, Ouamrane, Mostéfa, Laârab Mohamed, Tazir Bacha. L'histoire de notre pays a été déformée, avoue-t-il enfin, il faut dévoiler à notre jeunesse la vérité, enchaîne-t-il. Finalement, Didouche Mourad avait raison indique-t-il, quand il m'avait dit en France : «Nous sommes chargés de libérer notre pays, car il y aura d'autres hommes après l'Indépendance qui prendront les rênes et nous n'attendons rien après notre victoire.» Ahmed Mahsas, très fatigué, avait tenu a assister à son enterrement le 12 juin 2012. Un hommage lui sera rendu cet après-midi à 14 h à la salle Belouizdad de l'hôtel Sofitel.