En raison du non-respect des délais contractuels, l'hôpital de 60 lits peine encore à voir le jour. Ville garnison située à quelque 86 kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, Ras El Ma offre aujourd'hui l'image d'une ville complètement déstructurée. A l'instar de nombreuses localités du sud de la wilaya, Ras El Ma, anciennement appelée Bedeau, compte de nombreux projets structurants à l'arrêt ou accusant des retards importants que les responsables ont du mal à justifier. Parmi les projets en souffrance, il y a lieu de citer celui de l'hôpital de 60 lits, qui, en raison du non-respect des délais contractuels, peine encore à voir le jour. Lancé en mars 2008, du temps de l'ex-ministre de la Santé, actuellement à la tête du département des Transports, le coût financier de cette structure de santé, réclamée depuis longtemps par la population locale, était estimé à 54 milliards de centimes. La mauvaise maturation de l'étude de réalisation et l'incompétence de l'administration locale se sont traduites, quelques années plus tard, par une première réévaluation portant le coût du projet à 86,7 milliards de dinars. A l'arrêt depuis trois ans avec un taux d'avancement des travaux de l'ordre de 60%, le coût du projet a dû être réévalué une seconde fois pour être porté à 86,7 milliards de dinars, avec à la clef une population toujours dans l'attente de son inauguration et une entreprise de réalisation poussée à la faillite. Le représentant de l'Entreprise Bouabdellah, dont le marché a été résilié à ses torts, a expliqué au wali, en visite de travail à Ras El Ma, que les retards enregistrés «sont imputables, en premier lieu, à l'administration». «Plusieurs entreprises de réalisation ont été mises en faillite, sinon obligées de se redéployer dans les wilayas limitrophes en raison des blocages multiformes ayant paralysé la mise en marche des programmes de développement au niveau local», appuiera M. Hannani, sénateur du RND et ancien président de l'Union de wilaya des entrepreneurs. Ce constat, largement admis par les différents intervenants, par les responsables, n'empêchera pas le wali de souligner que «les règles du jeu en matière d'attribution des marchés publics sont claires et que les termes des contrats doivent être respectés par tous». «Il est impératif de réinstaurer un climat de confiance entre l'administration et les entreprises de réalisation pour relever le défi du développement et rattraper les retards en la matière», ajoutera-t-il, tout en assurant qu'«aucun opérateur, respectant la réglementation et les délais contractuels, ne sera lésé dorénavant». Confiée récemment à une autre entreprise, le projet de l'hôpital devrait être réceptionné fin 2014, sauf «imprévu», selon les explications fournies par le directeur de la Santé. Précisons que l'hôpital de Ras El Ma, édifié sur une superficie de plus de deux hectares et doté d'une capacité de soixante lits, avait été intégré dans le programme de développement local pour combler précisément le déficit prononcé auquel était confrontée la commune de Ras-El-Ma sur le plan sanitaire. Devant l'absence d'infrastructure hospitalière, les malades ont, de tout temps, été contraints de se déplacer à Sidi Bel Abbès pour se faire admettre au centre hospitalo-universitaire «Abdelkader Hassani». En tout état de cause, la future mise en service du centre hospitalier de Ras-El-Ma qui, du reste, est vivement attendue par tout un chacun, devrait manifestement soulager la population locale, particulièrement les personnes malades.