un prospectus relatant succinctement le passé civilisationnel de Béjaïa et comportant un sommaire descriptif de cette ville vient d'être publié au compte de l'APC. Le dépliant pour lequel on peut décerner une bonne note ne peut échapper à la critique d'un imbu de la charge civilisationnelle de la ville. Le document ouvre sur les armoiries de Béjaïa, où on peut lire : « Création administrative de la commune de Béjaïa en 1854 ». L'indication va à l'encontre d'une réalité millénaire. Béjaïa, ou « la perle du Maghreb » comme on se plaisait à la surnommer durant la Renaissance, fut un comptoir numidien puis phénicien, province romaine, capitale hammadite, turque ... Cela est pourtant mis en évidence dans le texte en préambule. Le descriptif qui suit l'affirmation de la capitale des Hammadites Nacer ibn Allenas sur le plan du savoir mélange confusément Béjaïa, la ville, avec le reste des communes environnantes. Ce que d'ailleurs, dans un même ordre d'idées, ne manquera pas de relever, dans une lettre qu'il a adressée au maire, Allaoua Mouhoubi, élu indépendant à l'assemblée. Même les métaphores et les caractérisants investis dans le descriptif sont jugés par l'objecteur « obsolètes et totalement incompatibles avec la réalité ». Le plan du centre-ville n'est également pas mis à jour. Les indications mentionnent des organismes « d'un autre âge », à l'exemple du centre d'animation touristique ou encore la gare routière et d'autres transférés ailleurs comme le commissariat ou les agences de voyages. La monographie « étriquée » ignore « un arrière-pays et un littoral splendide ». Une omission qui, comblée, aurait donné plus de mordant à l'objectif attractif du document qui a été distribué au public lors de la récente foire de l'urbanisme et de la construction organisée à Béjaïa.