Du temps de la colonisation, elle portait comme nom La Calle et a eu toujours un attrait sur les jeunes estivants de l'est algérien. C'est une charmante ville, connue aussi par la culture des cacahuètes. Des cacahuètes très petites mais au goût délicieux. L'ancienne ville a gardé son cachet typiquement colonial. L'église, la mairie et les vieilles bâtisses construites tout le long du cours en sont la parfaite illustration. El Kala ne vit que pendant les trois mois d'été, parce qu'elle connaît un flux ininterrompu d'estivants en quête de tranquillité. La ville d'El Kala, en raison de sa petitesse, ne souffre pas de banditisme à l'instar de Annaba qui, malgré sa coquetterie séculaire, n'attire que ceux qui la connaissent depuis longtemps. Ceux qui ne s'y sont jamais rendus n'osent pas la visiter. La rumeur y est pour beaucoup. Ainsi, El Kala vole un peu la star à Annaba, sans toutefois lui faire de l'ombre. Certains estivants, rencontrés sur le cours, nous confient que l'ambiance à El Kala n'est plus la même. « Beaucoup de choses ont changé », nous assègne un jeune de la région. Nonobstant, certains changements dans la vie courante, dûs sans doute à l'afflux moins massif des juilllettistes, lui-même provoqué par une hausse des prix sans commune mesure, El Kala reste prisée par les habitués. Les centres de vacances sont bondés. Des colons sont venus de partout : Biskra, Guelma, Ouargla... Dieu merci, ils sont pris en charge par les œuvres sociales des différents secteurs... Les hôtels d'El Kala ne manquent pas. Ils s'appellent El Mordjane, une tour de sept étages qui domine la plage du même nom conçue par l'architecte. Pouillon ; l'hôtel Tarek et El Marsa sont situés tous deux à proximité de la plage. Les prix ne sont pas étudiés en fonction des bourses moyennes. Grands et petits baigneurs Les familles nombreuses louent une chambre chez des particuliers à des prix plus ou moins acceptables. Si elles optent pour ce choix c'est parce qu'il leur est loisible de préparer leur propre « manger ». La plage El Mordjane, la moins profonde, attire de nombreux baigneurs, en particulier les jeunes enfants. La compagnie des adultes est plus que nécessaire. Les jeunes garçons ne mesurent pas la gravité des risques quand la mer est démontée et quand le moutonnement des vagues devient ininterrompu. Les maîtres nageurs sont sur le qui-vive. Personne mieux qu'eux ne connaît la colère de la grande bleue. Des vendeurs de boissons (rafraîchissantes ou chaudes) et des marchands de beignets parcourent d'un pas alerte toute la plage pour vendre leur marchandise. Quand un estivant les hèle, ils s'arrêtent et avec un large sourire font la promotion de leurs produits. De même font les photographes ambulants, bardés d'appareils. La plupart sont originaires du sud du pays, surtout les vendeurs de thé à la menthe. Par ailleurs, les vacanciers véhiculés, dans leur grande majorité, jettent leur dévolu sur les plages Messida ou Oum Teboul, deux plages de rêve où le vert de la forêt se conjugue au bleu turquoise de la Méditerranée. Ici, on est à deux pas de la Tunisie. Le soir, El Kala se transforme complètement. Le centre-ville est pris d'assaut par les estivants, revenus des plages voisines. Le cours qui fait face à la mer, là où trône imperturbable le petit port de pêche, est grouillant de monde.