Les démarches israéliennes se ressemblent et il n'est pas question que les dirigeants israéliens se marchent sur les pieds. Il y a continuité avec des plans partiels découlant tous d'une approche partiale, à l'égard de laquelle un monde toujours prompt à condamner les actions armées des Palestiniens en vient tout simplement à condamner ces derniers à vivre éternellement sous occupation israélienne. C'est ce que s'apprête à faire le nouveau Premier ministre israélien qui s'est engagé comme s'il s'agissait d'un acte de paix à tracer unilatéralement les frontières d'Israël, et par voie de conséquence, celles du futur Etat Palestinien dont on voit déjà les contours. Un véritable danger pour la paix dans le monde. Vingt-cinq mois après son prédécesseur, Ariel Sharon toujours sur un lit d'hôpital depuis janvier dernier et qui avait à l'époque obtenu le soutien du président américain pour des « compensations territoriales » en échange du retrait de Ghaza, Ehud Olmert se prépare à se rendre à Washington pour demander un soutien américain à son plan de retrait partiel en Cisjordanie et de maintien de blocs de colonies, après avoir obtenu l'investiture de la Knesset. M. Olmert doit se rendre aux Etats-Unis le 21 mai pour son premier voyage à l'étranger comme chef du gouvernement et rencontrera à cette occasion le président George W. Bush. « L'objectif de la visite est de présenter le plan du gouvernement, pour s'assurer du soutien américain que M. Olmert juge indispensable à sa réalisation », a déclaré un haut responsable israélien. « L'appui américain est capital pour obtenir un consensus international comparable à celui qui s'était manifesté pour le retrait de la bande de Ghaza » en septembre dernier, a ajouté cet officiel qui a requis l'anonymat. Dans son discours d'investiture, M. Olmert a promis que les « grands blocs d'implantation feront partie intégrante de l'Etat d'Israël à l'instar de Jérusalem » dont la partie orientale conquise en juin 1967 a été annexée par l'Etat juif. Il a annoncé que les « frontières définitives d'Israël délimiteraient un territoire sensiblement différent de celui qui est contrôlé par l'Etat d'Israël » présentement. Mais il a averti sans ambages les Palestiniens que faute d'accord, Israël imposerait un règlement unilatéral. C'est cet unilatéralisme sans cesse condamné par l'Autorité palestinienne qui a permis l'arrivée aux affaires palestiniennes d'un mouvement jugé intransigeant, ce qui est faux, puisque ses dirigeants entendent prouver le contraire, mais sans succès. Le monde auquel ils d'adressent refuse de les entendre. Le faire, serait se placer autrement sur l'échiquier proche-oriental, c'est-à-dire plus de recul et moins de parti-pris. En tout état de cause, une telle position à l'origine déjà de la colère palestinienne et des actes de désespoir, ne fera qu'accentuer ce sentiment. Parce que pour le peuple palestinien, il s'agit là d'une question d'existence.