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Que veut Israël ?
PROCHE-ORIENT
Publié dans L'Expression le 20 - 07 - 2006

«Nous le ramènerons à l'âge de pierre», Général Curtis LeMay à propos du Vietnam.
Ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient n'est qu'un remake d'un même scénario où le méchant loup (Israël) vient manger les brebis (les Palestiniens) sous les yeux d'un berger complice». L'historien François Burgat, à sa façon imagée, décrit ce qui se passe, transposé à la norme européenne ; lisons ce qu'il écrit: «Le bureau du Premier ministre (Dominique de Villepin?) canonné depuis un hélicoptère? Le ministre de l'Intérieur, (Nicolas Sarkozy?) jeté dans un fourgon cellulaire comme un vulgaire malfrat, un sac poubelle sur la tête? Trente députés (UMP? Socialistes?), élus municipaux et autres ministres tout aussi promptement menottés et cagoulés sans autre forme de procès? En pleine canicule, soixante-dix pour cent des habitants (de la France?) privés d'électricité, et donc non seulement de lumière ou de réfrigération mais également d'eau? Les ponts bombardés et le pays coupé en petits morceaux? Les chasseurs qui passent régulièrement le mur du son pour briser les vitres et terrifier petits et grands? Les observateurs étrangers et les ONG tenus à l'écart? Le pays exsangue (salaires puis alimentation en vivres coupés) transformé en un terrifiant ghetto? Ouf, ce n'est pas chez nous! Non ce n'est pas la France que son voisin super-puissant (qui, bien plus que la paix, veut, encore et encore, des hectares de terre) est en train de martyriser pour se venger d'avoir perdu son monopole absolu de faire des prisonniers. Ce n'est pas en France que l'on recherche un ´´jeune´´ soldat de l'armée qui canonne sans trêve (7000 obus en quelques semaines) depuis ses frontières maritimes et terrestres, le territoire qu'elle a eu «le courage», comme on dit sur France Culture, de quitter, il y a quelques mois, au milieu des larmes de ses frères les colons.(1).
Ouf, nous pourrons suivre en paix France Portugal! Les rédacteurs en chef de la presse écrite et audiovisuelle du pays «des Lumières» et «des Droits de l'homme» -moins lucides encore qu'une partie au moins de la presse israélienne- pourront continuer à nourrir notre passion pour une équipe («Black Beur blanc», la preuve qu'on les aime quand ils marquent des buts!) et en même temps, notre soumission pitoyable à la sinistre loi du plus fort. De titres euphémisants «Hamas Israël : l'épreuve de force?», «Israël fait montre de fermeté»), en silence, même pas honteux, le crime que commettent quotidiennement les medias de l'Hexagone contre la déontologie de l'information de guerre couvre le crime contre l'humanité qui se profile en Palestine. Dormons Français! La police de nos amis est «ferme»: à Ghaza, 700.000 habitants- terroristes sont désormais sous les verrous.(1).
«Israël doit se défendre»
Les opérations israéliennes au Liban ont été déclenchées après la capture, mercredi 13 juillet, de deux soldats israéliens par le Hezbollah. George Bush a réaffirmé dimanche, au sommet du G8 à Saint-Pétersbourg, qu'Israël a le droit de se défendre, et il n'a pas soutenu un appel du Liban à un cessez-le-feu immédiat. De son côté, Jacques Chirac a appelé à un cessez-le-feu durable au Liban et souligné l'urgence d'«arrêter toutes les forces qui mettent en danger» le Liban, une référence au Hezbollah, soutenu par l'Iran et la Syrie. Même son de cloche de la part d'un ami d'Israël: «Israël doit se défendre et a le droit de se défendre, a estimé dimanche soir à TF1 le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en estimant qu'au Proche-Orient il y avait “un agresseur, le Hezbollah»!!!
Israël a, ainsi, lancé sa plus importante campagne militaire au Liban depuis son intervention de 1982 contre des activistes palestiniens. Il a non seulement visé les intérêts du Hezbollah mais aussi détruit des ponts, des routes, des ports et des aérodromes. Cette offensive a coûté la vie à, au moins, 111 personnes au Liban, toutes civiles à l'exception de quatre. Le Hezbollah a répliqué par le tir d'environ 700 roquettes sur une vingtaine de villes du nord d'Israël, qui ont fait, depuis mercredi, 12 morts et plus de 300 blessés, en incluant les victimes de Haïfa. Sur Al-Manar, le cheikh Hassan Nasrallah affirme qu'il n'y a plus de «ligne rouge». Israël a donné ses conditions pour un cessez-le-feu, et appelé les Libanais à quitter le sud du pays. Le chef du Hezbollah libanais, cheikh Hassan Nasrallah, s'est adressé, dimanche 16 juillet, aux Libanais, sur la chaîne de télévision du parti chiite Al-Manar, cinq jours après le déclenchement d'une offensive israélienne meurtrière ayant visé notamment son quartier général à Beyrouth. Hassan Nasrallah a menacé dimanche d'utiliser «tous les moyens» dans la confrontation avec Israël, affirmant qu'il n'y avait plus de «ligne rouge».(2) Pourquoi tant d'arrogance? La réaction démesurée d'Israël à l'enlèvement d'un caporal par un groupement armé palestinien ne peut s'expliquer que par l'insolence d'un pays grisé par sa force, estime le site Amin. Aujourd'hui, Israël se trouve en position de force grâce à son écrasante domination militaire, politique et financière, ainsi qu'au soutien du pays le plus puissant du monde (les Etats-Unis). Face à lui, un peuple (les Palestiniens) sans armée, assiégé, avec des employés qui n'ont pas été payés depuis des mois et une économie exsangue. Dans ces conditions, l'Etat juif n'est nullement pressé de négocier. Alors, il se contente de dicter sa volonté. Et la communauté internationale, dans son ensemble, laisse faire. Le nouveau gouvernement israélien est intimement convaincu qu'il n'a pas besoin des Palestiniens pour faire la paix.
Un groupe de Palestiniens a osé défier la puissante machine israélienne, mener une opération militaire et capturer un soldat israélien. Et quoique, dans cette circonstance, deux autres soldats aient été tués, ainsi que deux Palestiniens, le fait que des Palestiniens se soient emparés d'un soldat vivant a empêché Israël de dormir. Tout d'un coup, ce puissant pays avec sa puissante armée, ses services de renseignements efficaces et sa longue liste d'amis veut obtenir quelque chose des Palestiniens. Non pas qu'il soit prêt à négocier pour cela. La question d'un échange de prisonniers (selon Israël, il s'agit d'un Israélien enlevé, et non d'un prisonnier de guerre, tout comme les 10.000 Palestiniens croupissant dans ses prisons ne le sont pas) ne se pose pas. En fait, c'était l'occasion rêvée pour Israël, si cet incident n'avait pas eu lieu, il aurait fallu l'inventer. L'Etat hébreu a réagi en mettant en branle sa puissante machine militaire, sans plan précis, avec pour seul objectif de semer la destruction et la désolation. L'arrogance aveugle souvent les militaires et même les politiques, les empêchant de comprendre que, de l'autre côté de la frontière, il existe également une nation avec ses aspirations à mener une vie normale, avec son espoir de voir ses prisonniers libérés, l'injuste siège levé et ses terres rendues. Une stratégie inédite. Avec l'arrestation de ministres et députés Hamas, Israël invalide en quelque sorte les élections palestiniennes.
Les médiations pour débloquer la crise israélo-palestinienne restent sans résultat et les Palestiniens subissent depuis une semaine des représailles militaires israéliennes sans précédent. Pour une partie de la presse arabe, c'est le Hamas qui a entraîné le peuple palestinien dans cette impasse meurtrière. Alors que le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a décidé de poursuivre l'offensive militaire contre la bande de Ghaza pour obtenir la libération du soldat israélien enlevé par un commando palestinien dimanche 25 juin, Al-Ayyam dénonce dans un éditorial «la partialité de la communauté internationale.» Une attitude qui laisse «le peuple palestinien à la merci de l'arrogance des forces israéliennes.»
Les forces se trouvent aux portes des agglomérations de Beit Hanoun et Beit Lahya, occupant deux quartiers périphériques de cette dernière localité où des échanges de tirs nourris se sont produits avec des combattants palestiniens, «L'objectif est de réduire au minimum la capacité de nuisance des tirs de roquettes palestiniennes en s'attaquant aux tireurs».(3).
Israël est-il en danger de paix?
Comment un peuple qui compte la moitié des prix Nobel en vie, un peuple appartenant aux Gens du Livre, peut-il faire table rase de 2000 ans d'acculturation avec les peuples musulmans du Machrek et du Maghreb? La raison est peut-être à chercher dans le traumatisme subi par les Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale durant laquelle ils ont failli être rayés de la terre à l'instar des tsiganes et surtout des slaves. Il y eut, selon des sources, concordantes, sur les 50 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale, plus de 20 millions de morts russes, parle-t-on pour autant de Shoah?
La solidarité avec le peuple palestinien s'impose plus que jamais, comme avec tous les peuples opprimés. Il y a des Juifs et ils sont nombreux à condamner cette oppression d'un peuple palestinien qui n'a que trop duré ! Le combat du peuple palestinien n'est pas un combat d'ethnies, de race, ou de religion contre une autre, il s'agit d'un combat contre le colonialisme. On tue à huis clos avec la bénédiction du Conseil de sécurité et de l'inamovible et transparent Kofi Annan. Beaucoup d'intellectuels qui assument ou non leur judaïté, se sont toujours démarqués de l'Etat d'Israël, comparé bien souvent à un Etat et à juste titre à un Etat colonialiste. Naturellement, nous ne parlons pas des intellectuels que Tariq Ramadan traite de communautaristes et qui interdisent toute critique d'Israël interprétée comme une trahison si son auteur est juif ou encore traitée d'antisémitisme. Ecoutons ce témoignage d'une juive de naissance, Danielle Bleitrach: «Si j'appartenais à une quelconque organisation, sans doute je n'oserais pas engager ses membres dans cette position, mais étant désormais un individu libre de toute attache, j'affirme qu'il n'y aura de solution qu'à travers la suppression de l'Etat d'Israël, de l'entité étatique qui aujourd'hui fait la démonstration de sa nocivité pour tout le monde, pour les Palestiniens, pour les Juifs de la région et ceux du monde entier. Cet Etat, pure création coloniale, à travers lequel, depuis les origines jusqu'à nos jours, les Européens, les Occidentaux font payer le génocide nazi à des peuples du Moyen-Orient qui n'y sont strictement pour rien, est de ce fait une monstruosité morale et politique».(4).
«Que ceux que l'on a dupé avec le sionisme aient le droit de rester sur la terre, qui est devenue la leur, ne dépend que de leur capacité à la coexistence et, pendant un certain temps d'une surveillance internationale, mais le sionisme et l'Etat d'Israël n'ont pas le droit à la survie politique. Pour tout ceux qui, comme moi, sont conscients de l'horreur de ce qui se passe en Palestine et de l'ignominie d'un Etat raciste, théocratique, nous pouvons et devons affirmer notre refus de cette création artificielle. Les rapports de forces internationaux sont tels que les impérialistes vont continuer à porter à bout de bras leur rejeton sanglant, mais le monde change, les résistances se développent. Il faut tabler là-dessus et non sur les fanatismes. C'est d'abord en tant que communiste non encartée, en tant qu'être humain, mais aussi au nom de mes origines juives que j'affirme cela. Je suis athée et ne puis donc faire état d'appartenance à une communauté religieuse ; mais d'autres décident souvent pour moi en étant antisémites de cette appartenance ; ils m'ont appris par leur stupidité ce que pouvait être le racisme et je m'opposerai toujours à eux et c'est au nom de ce savoir qu'ils m'ont infligée depuis l'enfance que je dénonce l'Etat d'Israël. Comme je revendique le droit pour tous les êtres humains à jouir de la paix, de l'absence de discrimination. Ce combat de toujours contre le racisme et l'antisémitisme me pousse désormais à lutter contre l'Etat d'Israël comme j'ai lutté en son temps contre l'Afrique du Sud, Etat de l'apartheid. Il n'y a eu de solution que par la restitution d'une nation à Nelson Mandala. Souhaitons que surgisse de la terre de Palestine, comme de tout le Moyen-Orient, de nombreux Nelson Mandala».(4).
L'éditorialiste du quotidien déplore «l'irresponsabilité du Hamas qui n'a pas voulu tenir compte des ´´conseils´´ des gouvernements arabes.» Ces derniers avaient déjà par le passé prévenu des dangers et dégâts énormes que peuvent provoquer des opérations de petite envergure. Et voila «les Palestiniens qui appellent maintenant les pays arabes à l'aide», poursuit l'éditorialiste. «Mais que peuvent faire ces derniers? Rien. Il revient à ceux qui ont entraîné les militants palestiniens dans cette bataille féroce d'en assumer la responsabilité et de se demander si l'enlèvement du soldat israélien a abouti à la libération d'une quelconque personne ou du moindre bout de la terre palestinienne», faisant allusion à la réunion des chefs d'Etat des 22 pays arabes qui s'est terminée sur des voeux pieux. Cela me rappelle une histoire similaire. Lors de l'attaque de la Libye par les Etats-Unis en 1986, dans un mouvement de rodomontades que seuls les Arabes sont capables d'esquisser, les chefs d'Etat se réunissent pour décider de la punition à «infliger» à Reagan. Après des palabres interminables où la lâcheté le dispute à l'inertie, un chef d'Etat arabe aurait proposé une solution lumineuse: il demande aux chefs d'Etat de lever les bras au ciel en disant: «Nouaklou'ali e Rabbi» ; traduction: «Nous prenons Dieu à témoin pour l'offense qu'il nous a faite». Mutadis Mutandis. Les chefs d'Etat actuels, dignes héritiers des précédents, mettent un genou à terre devant le Goliath des temps modernes qui a su, avec son génie et la protection d'un Occident traumatisé et culpabilisé pour sa faute, par Hitler interposé, imposer sa vision du monde à un monde arabe harassé par l'incurie de ses dirigeants.
1.François Burgat «700.000 terroristes sous les verrous» lorsque «information» rime avec «démission» mardi 4 juillet 2006
2.Le Hezbollah luttera «par tous les moyens», Nouvelobs.com 16.07.06.
3.Beatriz Lecumberri. Proche-Orient: L'armée israélienne de retour dans le nord de Ghaza, Courrier international 06/07/2006.
4.Danielle Bleitrach: Il faut en finir avec l'Etat d'Israël, Site millebabords Le 15 juillet 2006.


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